Voici comment nous allons nous déplacer demain en Nouvelle-Aquitaine

Sep 18, 2017 | Ferroviaire, Presse française

 

 

 Voici comment nous allons nous déplacer demain en Nouvelle-Aquitaine

 

Le député (LREM) du Médoc, Benoit Simian, est rapporteur du budget sur les transports à l’Assemblée nationale

Marine Jay

 

Le gouvernement lance mardi les Assises de la mobilité. Le député (LREM) du Médoc, Benoit Simian, esquisse les priorités de la future loi, à l’heure de la révolution numérique

« Sud Ouest » Quel est l’objectif de ces Assises qui débutent mardi 19 septembre ?

Benoit Simian Ces Assises préparent la loi d’orientation sur les mobilités du premier semestre 2018, qui doit répondre aux enjeux du XXIe siècle. Nous n’avons pas eu de grandes lois sur le sujet depuis Loti en 1982. Les derniers textes votés ont surtout servi à nous mettre en conformité avec les directives européennes.

Cette future loi permettra de définir les grands volets d’investissement et les priorités en matière de transport pour les cinq prochaines années. L’objectif est de passer d’une politique d’équipements à une vraie stratégie des mobilités à partir des réflexions et des besoins exprimés lors de ces Assises. Des groupes de travail rassemblant experts, ONG, entreprises, ont été définis : intermodalités, numérique, sécurité, transition écologique, gouvernance… En outre, une plateforme numérique sera mise en place pour faire remonter les propositions de citoyens et d’entreprises.

L’enjeu est d’avoir des transports plus fluides et écologiques demain. Il faut, entre autres, développer le covoiturage sur le trajet domicile-travail, ou encore la voiture électrique en autopartage.

Quelles sont les priorités du gouvernement en matière de mobilité ?

La priorité est de fiabiliser les transports du quotidien et de mieux répondre aux évolutions sociétales, à la montée en puissance du covoiturage, du numérique, des cars Macron, des transports à la demande… L’enjeu est d’avoir des transports plus fluides et écologiques demain. Il faut, entre autres, développer le covoiturage sur le trajet domicile-travail, ou encore la voiture électrique en autopartage.

La clé sera d’avoir des opérateurs capables de nous emmener de porte à porte, sans rupture. Tout ceci nécessite de repenser la mobilité à l’échelle de chaque territoire. Les besoins ne sont pas les mêmes à Bordeaux qu’en vallée d’Aspe (64). Cela pose aussi la question de la gouvernance. Pour ma part, je plaide pour une tarification unique en dehors des métropoles, pilotée par les Régions, qui ont déjà la gestion des TER et celle des bus interurbains et scolaires (ex-Département) depuis le 1er septembre.

Quoi qu’il en soit, nous devons penser à l’avenir et au minimum soutenir les études du prolongement de la LGV vers Toulouse et l’Espagne et réserver le foncier.

Sur le ferroviaire, va-t-on poursuivre les LGV vers Toulouse et l’Espagne, alors que la rentabilité du TGV s’effrite et que l’Europe va ouvrir ces lignes à la concurrence en 2021 ?

Le modèle du TGV a encore de l’avenir, même s’il faut voir ce que va donner l’Hyperloop (train qui propulse ses passagers à 1 200 km/h sur coussins d’air à l’intérieur d’un tube à basse pression), actuellement testé aux États-Unis. D’ailleurs, si SNCF réseau est très endetté, SNCF mobilités, en revanche, réalise des bénéfices. Quoi qu’il en soit, nous devons penser à l’avenir et au minimum soutenir les études du prolongement de la LGV vers Toulouse et l’Espagne et réserver le foncier.

Dans le même temps, pour les TER dans la région, qui relèvent des transports du quotidien, nous devons avoir un plan de régénération des lignes, car nous sommes en retard sur notre territoire.

Pour améliorer les transports du quotidien, faut-il aussi relancer le grand contournement à Bordeaux ?

Oui, à 100 %. Je plaiderai pour relancer des études, en passant par l’Est. Aujourd’hui, l’engorgement de la rocade entraîne trop de stress et de pertes de productivité. Nous avons pris quinze ans de retard sur le sujet. Je suis favorable aussi à l’idée d’Alain Juppé de développer des barreaux inter-autoroutes pour empêcher les camions d’arriver sur la rocade.

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