El Periódico de Aragón
10 JUIN 2025
édito
Le Canfranero circule à nouveau, après la réouverture de la ligne Huesca – Canfranc qui a été en travaux presque deux ans, afin d’entrer de plein pied dans le XXIe siècle. Cela a coûté des décennies d’attente et plus de 180 millions d’euros d’investissement public, mais la fermeté du Gouvernement central en faveur de cet axe et de la liaison avec la France, ce vieux rêve qui brille aujourd’hui de plus belle, a commencé à payer.
L’axe Canfranc-Pau est enfin une priorité pour Madrid, et l’Aragón, qui a vu pendant des années le ministère détourner le regard, au prétexte d’une passivité de la France qui est bien réelle et palpable, entend aujourd’hui le secrétaire d’Etat aux Transports déclarer que le Gouvernement espagnol est prêt à prendre en charge la rénovation du tunnel ferroviaire du Somport côté français, un chantier qui ne lui incombe pas de l’autre côté des Pyrénées, afin d’accélérer la réouverture de la ligne internationale.
On pourrait dire que le ministère a pris les choses en mains, en envoyant des poids lourds de l’Administration centrale à l’inauguration de la ligne, afin de montrer tant sur le fond que sur la forme, l’importance accordée à ce sujet de ce côté-ci de la chaine. Cette réalité contraste avec la situation côté français où l’investissement public brille par son absence et qui reste cantonné à des travaux préparatoires afin de décider quoi faire, comme la consultation publique qui s’achève ce mois avec un résultat incertain. Prévoir une réouverture de la ligne à l’horizon 2032 n’apporte aucune certitude. Au contraire, dépenser des centaines de millions pour préparer l’infrastructure au transport de haut niveau de voyageurs et de marchandises fait la différence et affiche les priorités politiques.
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La réouverture de la ligne de Canfranc doit être un projet national, une stratégie commune et coordonnée comme cela a toujours été revendiqué, quand l’Aragón était seul à ramer en faveur d’un chantier qui est maintenant bien en route. Et même un projet aussi louable que la Traversée Centrale des Pyrénées (TCP) ne doit retarder le rétablissement d’une ligne Canfranc-Pau qui dispose maintenant de l’énergie nécessaire pour arriver à bon port. «Pas à pas», recommande-t-on à Madrid, à un Aragón qui est lassé d’attendre. Cette impatience de l’Aragon, qui n’est pas comprise dans la capitale, est celle qui a réussi à entrainer le ministère. L’insistance durant de nombreuses années a permis que le Canfranero démarre aujourd’hui une nouvelle vie, et offre un bonheur qui ne sera total que lorsqu’il franchira enfin les Pyrénées.