HERALDO DE ARAGON
Rubén Darío Núñez
Huesca
01/05/2018
Le récent effondrement en contrebas du col de Monrepós et la gêne qu’il a entrainée avec la déviation du trafic vers les Pyrénées par la sinueuse A-132 ont mis en lumière l’énorme retard qu’ont pris les autovías A-23 (Huesca-Jaca) et A-21 (Jaca-Pamplona) par manque d’argent des Gouvernements successifs du PSOE et du PP depuis la pose de la première pierre il y a 12 ans. A la fin des travaux, le coût total dépassera les 1.100 millions.
Alors que la Navarre a terminé les 46 km de la traversée de son territoire en 2012, un tiers des presque 130 km de la partie aragonaise n’ont même pas encore fait l’objet d’un appel d’offres, et il manque encore 372 millions d’euros. Seulement 47,4 km ont été mis en service jusqu’à présent, pour un coût de 345 millions et 42 sont en chantier pour un coût prévu de 463 millions.
Une situation qui, selon le maire de Huesca, Luis Felipe, « retarde » le développement de la capitale de la province. Il y voit « une infrastructure vitale qui nous situera au centre logistique du couloir de communication entre la Méditerranée et l’océan ».
Il va y avoir cette année des avancées importantes au col de Monrepós, qui devrait être enfin ouvert au printemps 2019 après un investissement de 415 millions et plus de dix ans de travaux, interrompus plusieurs années par la crise. Le Budget de l’Etat pour 2018 comporte 48 millions d’euros pour le tronçon Caldearenas – Lanave, dont les quatre premiers kilomètres seront ouverts ce printemps. On poursuivra avec la section du défilé de l’Isuela à Arguis, qui seront financés à la fin des travaux en 2019 (62 millions) par la ‘méthode allemande’.
Cependant, les 20,6 kilomètres restants de l’A-23 entre Lanave et Sabiñánigo Ouest n’ont pas même fait l’objet d’un appel d’offres. Les principaux retards portent sur Lanave – Jabarrella et Jabarrella – Sabiñánigo Sud, car il est nécessaire de rédiger un projet réunissant les deux tracés en un seul. Le Budget de l’Etat PGE ne réserve que 1,5 million pour cela, de sorte que les travaux ne commenceront qu’en 2019 au plus tôt.
Il n’y a également qu’un million d’euros pour lancer l’appel d’offres du contournement de Jaca, qui reliera les deux autovías. La semaine dernière, à la suite de l’incident de Monrepós, le conseil municipal a approuvé à l’unanimité une requête au Ministère pour qu’il lance l’appel d’offres et l’exécution en urgence et « sans plus de prétextes ou de retards », ce tronçon de 8 km dont le coût prévu est de 115 millions.
Le maire, Juan Manuel Ramón, exige la rapidité « afin d’éviter que tout le trafic entre Pamplona et Huesca continue de traverser le centre de Jaca en passant devant un collège, une résidence de personnes âgées et des surfaces commerciales, comme c’est le cas aujourd’hui pour les poids lourds et les matières dangereuses ».
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De Jaca à la limite de la Navarre, les travaux avancent cahin-caha et aucun délai n’a été tenu, en particulier la résolution du Sénat en 2011 demandant au Gouvernement de terminer la totalité du parcours en 2014.
Pour le moment seuls ont été mis en service 15 kilomètres en plusieurs tronçons dans la province de Saragosse. Les 16,2 kilomètres entre Jaca et Puente La Reina avancent bien, malgré un peu de retard, et devraient ouvrir en 2019. En outre, la voie est désormais libre pour lancer les travaux entre Sigüés et Tiermas, mis en adjudication récemment pour 51 millions. Mais il faudra attendre encore au moins un an pour voir des travaux sur le dernier tronçon, Puente la Reina-Fago, pour lequel seul un million a été inscrit pour un projet dont le coût estimé est de 87 millions.