Un nouveau péage en Euskadi fait monter le trafic de camions par le Somport

Fév 14, 2018 | Presse espagnole, Relations transfrontalières, Routier

EL PERIODICO DE ARAGON

F.V.

04/02/2018

Un camión español en un tramo de carretera de la RN 134, en la vertiente francesa del Somport. - ÁNGEL DE CASTRO

Un camion espagnol sur la RN 134, sur le versant français du Somport. – ÁNGEL DE CASTRO

La mise en application d’une écotaxe pour poids lourds sur la N-1 au Pays Basque, depuis le 9 janvier dernier, s’est immédiatement répercutée au passage frontalier du Somport. Les responsables du tunnel international estiment que le trafic global a augmenté de 5% à 10%, en particulier celui de poids lourds.

Les camionneurs cherchent une alternative pour éviter un péage qui oscille entre 0,56 et 6,89 euros, en fonction de leur poids et de la distance parcourue, entre le col de Echegárate et Irún. La N-1 est en réalité l’autovía A-1, qui relie Madrid à la frontière française, mais en Euskadi elle a conservé son ancienne dénomination.

«En janvier de cette année, les camions et autobus ont représenté 37% de tout le trafic enregistré en dans le tunnel», indique la subdelegación del Gobierno (préfecture, NdT) de Huesca. C’est 6% de plus que sur la même période de 2017.

Le gestionnaire du tunnel indique qu’en janvier dernier on a enregistré une moyenne journalière de 596 VL ET 330 PL. mais il ne prend pas le risque de désigner la cause de cette hausse. «On observe une tendance à la hausse depuis  plusieurs années sur tous les types de véhicules».

De même, la subdelegación del Gobierno de Huesca souligne qu’aucune étude n’a été faite sur les raisons de l’augmentation des poids lourds sur la route N-330. On pense que cela peut être attribué en partie à l’écotaxe, mais on souligne que l’amélioration de l’économie espagnole a entrainé un mouvement plus important de marchandises.

INQUIÉTUDE DANS LES VILLAGES

En vallée d’Aspe, sur le versant français du Somport, la hausse du nombre de camions provoque une certaine inquiétude. La plupart des villages situés sur la RN 134 n’ont pas de déviation, de sorte que le trafic les traverse, avec le risque que cela comporte pour les piétons.

Les maires de ces localités ont manifesté leur préoccupation et se sont adressés aux autorités du département et de la région, et même à Paris, mais ils n’ont pas encore obtenu réponse. Ils réclament la construction de déviations entre la frontière et Oloron. Certaines de ces déviations sont à des stades divers d’avancement au plan administratif, mais il faudra sûrement des années avant qu’elles soient réalisées.

Ce problème n’est pas cependant de nature à  dissuader les transporteurs, qui, comme le montre la hausse récente des semi-remorques au Somport, préfèrent s’aventurer sur une route  étroite et sinueuse plutôt que payer quelques euros de péage au Pays Basque.

Il est possible que ce changement du flux de trafic s’intensifie, et alors la France n’aura pas d’autre solution que d’accélérer l’amélioration de la RN 134 jusqu’à Pau, où l’on accède au réseau autoroutier français.

De fait, tout indique que, lorsque la mise à quatre voies sera terminée au col de Monrepós (A-23), il y aura plus de voitures, de camions et d’autobus venant d’ailleurs en Espagne.

AUTOVÍAS GRATUITES

Beaucoup d’automobilistes savent qu’il est possible d’aller de Barcelone à Bilbao sans payer les  péages élevés des autoroutes AP-7, AP-2 et AP-68. Il suffit de prendre les autovías A-2, A-22, A-23 et A-21, qui relient Lérida à Pamplona par Huesca et sont gratuites.

Certains tronçons, en particulier sur la A-23 et la A-21, ne sont pas terminés voire même pas commencés. Mais ce n’est qu’une question de temps pour que ces infrastructures soient totalement opérationnelles. De sorte que le jour approche où le tunnel du Somport recevra un trafic plus en rapport avec sa capacité.

Share This