Un nouveau comptage nuance la fréquentation

Nov 1, 2016 | Ferroviaire, Presse française

La ligne a rouvert en juillet. Il manque encore 33 km pour relier la ville de Canfranc, en Espagne. Sur le tronçon Oloron-Bedous, l’association Croc n’a compté que 64 passagers par jour.La ligne a rouvert en juillet. Il manque encore 33 km pour relier la ville de Canfranc, en Espagne. Sur le tronçon Oloron-Bedous, l’association Croc n’a compté que 64 passagers par jour. ©

archives d. l. d.

L’association Contre la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc a effectué des comptages en octobre qui montrent une fréquentation bien en deçà des chiffres du Creloc.

étienne czernecka e.czernecka@sudouest.fr

Inaugurée depuis le 1er juillet, la ligne ferroviaire qui relie Oloron à Bedous, et doit à terme rejoindre Canfranc, fait toujours des vagues parmi ses opposants. Parmi ses plus farouches depuis le début du projet, qui a coûté 100 millions d’euros,…

logo Sud Ouest

e.czernecka@sudouest.fr

Inaugurée depuis le 1er juillet, la ligne ferroviaire qui relie Oloron à Bedous, et doit à terme rejoindre Canfranc, fait toujours des vagues parmi ses opposants. Parmi ses plus farouches depuis le début du projet, qui a coûté 100 millions d’euros, l’association Contre la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc (Croc). Celle-ci a décidé de réagir ce mois-ci, face aux chiffres de fréquentation qui avaient été donnés par les partisans de la liaison, le Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc (Creloc).

Le comité avançait une fréquentation quotidienne comprise entre 250 et 300 passagers, ce que conteste l’association Croc. Celle-ci a missionné sept de ses bénévoles, courant octobre, qui ont pris tous les trains durant une semaine.

« 64,5 passagers par jour »

Au final, ils annoncent que « 452 passagers ont été recensés dans 74 trains, soit 64,5 passagers par jour, et 6,1 passagers par train. À noter qu’il n’y a que 284 passagers, soit 40,5 par jour, qui sont usagers du tronçon Oloron-Bedous (25 km), représentant 3,8 passagers par train »

L’association, qui « ne pouvait laisser dire ou écrire que ce train transportait 200 à 300 passagers par jour et qu’il nécessitait de doubler parfois le matériel roulant pour répondre à la demande », reprend d’autres chiffres qui avaient été annoncés par les partisans de la ligne concernant la fréquentation du train.

« Il desservirait les 828 salariés de l’usine Safran à Bidos, les 130 ouvriers de l’entreprise Micro Mécanique Pyrénéenne à Gurmençon et les 30 employés de la maison de retraite d’Osse-en-Aspe. » Or, selon le comptage du Croc, seuls 168 passagers par semaine optent pour le seul trajet Oloron-Bidos, (2 km), afin d’être conduits et cherchés à l’entreprise Safran.

Un suivi régulier annoncé

Les opposants reprennent : « En admettant que, en moyenne annuelle, la seule période estivale suffise à doubler le trafic hors saison, nous resterions en ordre de grandeur à un chiffre dérisoire, d’autant que ce résultat a tout de même nécessité la mise en place d’une navette routière gratuite pour rabattre du fin fond de nos villages des usagers potentiels vers les gares. »

Et d’annoncer un suivi régulier des comptages dans les mois à venir. Contactées, la Région et la SNCF n’ont, pour le moment, pas souhaité informer sur la fréquentation de la ligne. Pas sûr cependant que les actions des opposants portent leurs fruits, quand les négociations pour la construction des derniers kilomètres sont actuellement en cours.

Le président de la Région, Alain Rousset, était d’ailleurs en visite à Bruxelles il y a deux semaines, où il a déclaré que « nos économies ont besoin de cet investissement. J’ai besoin du train pour emmener les salariés à l’entreprise Messier, pour alimenter les stations de ski du Somport. L’Aragon a besoin de ce train pour relier, entre Saragosse et Bordeaux, les plates-formes logistiques. On ne peut pas laisser l’Aragon et l’Espagne devant un mur qui s’appelle les Pyrénées ».

Share This