Trop de camions en vallée d’Aspe : les élus inquiets

Jan 31, 2018 | Presse française, Routier

Trop de camions en vallée d'Aspe : les élus inquietsPlusieurs élus dont les communes sont traversées par la RN 134 constatent une augmentation du trafic de poids-lourds depuis la création d’une écotaxe au Pays basque espagnol, le 9 janvier dernier. Des actions sont en réflexion pour mobiliser les riverains de cet axe.

 

Par G.B. et a.V., publié le .

Plusieurs maires dont les communes sont traversées par la R134 assurent que le trafic des camions a augmenté depuis la mise en place d’une écotaxe au Pays basque espagnol, il y a un mois. La Région, le Département et l’État ont été alertés… mais n’ont donné aucune réponse.

Les prédictions de Benoit Simian semblent être devenues réalité sur le territoire haut-béarnais. Ce député girondin spécialiste des infrastructures routières annonçait au sein de nos colonnes que la mise en place d’une écotaxe sur les premiers kilomètres de la Nationale 1 du Pays basque espagnol pour les poids-lourds à partir du 9 janvier entraînerait inévitablement un report du trafic sur l’axe de la R134.

Aujourd’hui, les communes traversées par cet axe national semblent bel et bien subir un nouvel afflux de poids-lourds. « Mardi matin, en trente minutes, j’ai eu le temps de compter 20 camions », affirme Bernard Mora. Le maire d’Asasp-Arros en est certain : « il y a eu une grosse augmentation du trafic depuis quelques semaines. » L’élu s’en est d’ailleurs ému la semaine dernière lors de la réunion du bureau de l’Association pour la réalisation de la déviation d’Asasp (Arda, ndlr). « L’accroissement du nombre de poids-lourds nous inquiète. Nous avons tenté d’alerter la sous-préfète, mais aussi le conseil régional, départemental, nos députés et sénateurs… personne ne nous a répondu ! »

« Des files de 10 à 15 camions »

Pourtant, nombreux sont les maires à partager ce constat. Jacques Marqueze, le maire d’Urdos, affirme qu’il voit désormais passer « des files de 10 à 15 camions d’affilée » au sein de son village. De son côté, le maire de Cette-Eygun Jean Gastou constate aussi une augmentation. Il note, en outre, « l’arrivée de poids-lourds qu’on ne voyait pas auparavant » : une observation partagée par André Paillas, le maire de Bidos.

Tandis que le trafic augmente, les projets de déviations, quant à eux, patinent. « Les contournements de Gurmençon, d’Asasp ainsi que ceux de la vallée d’Aspe ont tous été conditionnés par la finalisation de la Gabarn – Gurmençon à Oloron. Autant dire qu’ils ne risquent pas d’avoir lieu, puisque la réalisation de cette infrastructure est sans cesse repoussée », tempête Jacques Leveque, président de l’Arda. « Les acquisitions foncières pour la déviation d’Asasp sont effectuées depuis longtemps. La déclaration d’utilité publique a été réalisée, mais elle périme en 2020 : il faut être optimiste pour penser que la Gabarn – Gurmençon sera réalisée d’ici là », souffle Bernard Mora. Jean Gastou estime quant à lui que « le contournement de Cette-Eygun a été délibérément saboté. En 2006, une première évaluation estimait le coût d’une route de 1,3 km à 17 millions d’euros. Sept ans plus tard, l’estimation passe subitement à 40 millions d’euros, sans qu’aucune raison ne nous soit donnée ! On voudrait enterrer le projet qu’on ne s’y prendrait pas autrement. »

Le Collectif RN134 réuni

Des actions sont envisagées dans les semaines à venir pour mobiliser les riverains de la route nationale. « Si on ne crée pas une action collective, les décideurs continueront à se désintéresser de notre situation », estime Bernard Mora. Une assemblée générale est prévue vendredi 9 février à 17h à la mairie d’Asasp pour réunir les membres du Collectif RN134.

Un nouveau comptage actuellement effectué

Le comptage du trafic ayant été effectué le plus récemment sur la R134 date de 2016. Le conseil départemental avait installé un dispositif au niveau de la commune de Bidos. « La moyenne était de 780 camions par jour. Or, sur la même période, on ne comptabilisait que 126 camions par jour au tunnel du Somport », se souvient le maire de Bidos André Paillas. « La conclusion que j’en fais, c’est que les routiers espagnols n’envahissent pas cette route nationale dans la mesure où on le croit. En tout cas, il y a deux ans, la très grande majorité du trafic des camions était en rapport avec l’économie locale. » Le département effectue actuellement un nouveau comptage : ce sera l’occasion de voir si les poids-lourds ont effectivement augmenté depuis la mise en place de l’écotaxe sur une partie de la Nationale 1 du Pays basque espagnol.

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