L’extension de Chemstart’up, le soutien à la création d’une filière de production d’hydrogène vert et à un projet de méthanisation bénéficieront du soutien du dispositif Territoires d’industrie.
C’est un feu vert pour une signature qui s’annonce déterminant pour avancer sur la reconversion du bassin de Lacq dans les domaines de la recherche et de la transition énergétique. Lundi soir, le conseil communautaire de Lacq-Orthez a en effet autorisé à l’unanimité son président Jacques Cassiau-Haurie à engager la collectivité dans le dispositif Territoires d’industrie. Une démarche intégrée au sein du plus vaste projet Lacq-Pau-Tarbes (1) porté par le Pays de Béarn, qui permettra de soutenir sur le territoire trois dossiers d’ores et déjà identifiés. À savoir les projets d’extension de la plateforme Chemstart’up, de construction d’une usine de méthanisation et de développement d’une filière de production d’hydrogène vert.
Réception à Matignon le 21 mars
« L’objectif est d’accompagner des territoires qui souhaitent faire de l’industrie un axe fort de leur développement. Il s’agira de coordonner au niveau local les outils de l’action publique au service des entreprises et d’articuler les leviers nécessaires à leur croissance : attractivité des métiers, accès aux compétences, aux infrastructures et aux réseaux », a rappelé en préambule le vice-président Patrice Laurent. Un soutien qui pourra être appuyé financièrement par l’État : si les enveloppes dédiées aux projets locaux ne sont pas encore définies, une enveloppe globale de 1,36 milliard d’euros est allouée par le gouvernement aux 136 « Territoires d’industrie » aujourd’hui identifiés en France. Une longue liste dans lequel le dossier Tarbes-Pau-Lacq a été retenu comme projet pilote. Statut qui vaudra au président Cassiau-Haurie d’être reçu avec d’autres élus à Matignon le 21 mars.
Parmi les trois projets retenus, seul Chemstart’up donne cependant à voir pour l’instant. À l’heure actuelle, la production d’hydrogène vert est en effet au tout début de son aventure sur le territoire. Quant au projet de méthanisation BioBéarn, porté à Mourenx sur des parcelles ex Rio Tinto par le groupe Fonroche, le dossier suit son cours vers une mise en service espérée à l’horizon 2021, selon les annonces effectuées par Fonroche en décembre 2018. « Nous allons signer une promesse de vente avec Fonroche pour construire un méthanisateur de 120 000 tonnes de matière, transformées en 12MW de puissance », rappelle Jacques Cassiau-Haurie.
Deux hectares pour Chemstart’up
Du côté de Chemstart’up, l’intercommunalité prépare en revanche les prochaines extensions d’un outil opérationnel depuis 2011. Afin d’anticiper les besoins pour soutenir sa croissance, la CC Lacq-Orthez va ainsi se porter acquéreuse de parcelles voisines de la plateforme dédiée à la recherche et développement. Cela, alors même que la dernière extension – les bâtiments Canoe 2 et 3 – est toujours en cours d’achèvement.
« La CCLO va faire l’acquisition de deux hectares environ, pour pouvoir étendre la zone de recherche aux abords », a souligné devant les élus Jacques Cassiau-Haurie. Une transaction que les élus ont validée dans la foulée à l’unanimité. « L’inauguration de Canoe 2 et 3 est prévue par le président de la Région le 3 juillet prochain. Nous atteindrons d’ici peu le chiffre de 100 chercheurs sur le site. C’est en partie là que se prépare l’avenir de notre territoire industriel », ajoutera-t-il.
Cassiau-Haurie se lâche contre « les pompiers pyromanes »
Dans son intervention préalable, le président Jacques Cassiau-Haurie est longuement revenu sur la situation économique du territoire. Un passage en revue des dossiers qui lui a servi de prétexte pour effectuer une sévère mise au point. « Comme si cela n’était pas assez compliqué, nous avons affaire à des pompiers pyromanes pour qui tout est bon, y compris les fausses nouvelles, pour essayer de démontrer que hors leur activité, rien de correct n’est fait sur le territoire », a-t-il cinglé devant le conseil communautaire.
Des propos manifestement destinés au camp du député Habib – qu’il ne citera jamais nommément – comme le suggère l’exemple choisi pour étayer son propos. Soit la fermeture temporaire de l’antenne mourenxoise de la médecine du travail, gérée par le PRISSM (nos éditions de jeudi et vendredi). « L’autre signe de la fébrilité de quelques-uns d’entre nous : il nous est reproché de n’avoir pas obtenu l’installation d’une usine Safran (n. éd. du 13/3). Qu’ils sachent qu’il y a un an et demi, nous étions sur le point d’aboutir. Cela se passait entre Total et Safran », continuera-t-il, avant d’appeler à « cesser de se disperser en querelles stériles ».
Parmi les élus, la remontrance n’a toutefois guère suscité de remous, avec deux réactions seulement, ni positive, ni négative. Quant au principal intéressé, le député et conseiller communautaire de Sarpourenx, il était absent lundi soir. Ce qui ne l’empêchera pas de participer à un vote. Lors de l’examen de la délibération relative aux ajustements réglementaires des indices de fonction régissant les indemnités du président et des vice-présidents, il votera ainsi contre par procuration. La délibération sera néanmoins validée, avec 3 oppositions et une abstention.