Directeur chez Teréga de la transformation digitale et de la performance, Daniel Widera participera à la conférence inaugurale d’e-py.
- Quelle ambition est donnée au digital chez Teréga ?
Teréga est un acteur gazier engagé dans la transition énergétique et qui évolue dans un monde hyperconnecté, auquel il est essentiel de s’adapter. Le digital nous permet d’agir plus rapidement qu’auparavant. Nous avons besoin d’être plus réactifs, à la fois pour capter de l’information mais aussi pour que les collaborateurs travaillent ensemble et de manière plus efficace.
Auparavant, nous étions dans un monde « informatique » où, entre la pensée, la décision et l’action, plusieurs mois pouvaient s’écouler. Il était important de changer d’approche et de s’orienter vers des modèles et technologies plus agiles, permettant d’agir à moindre coût et dans des délais plus courts, qui permettent ainsi un droit à l’erreur. Nous pouvons désormais travailler sur de nombreux projets en parallèle et adapter de manière continue nos objectifs. C’est sur cette base que nous développons le digital.
- Comment cela se traduit ?
Chez Teréga, un plan de transformation « Impacts 2025 » a été mis en place, et le digital est au service de la réussite de cette stratégie. Il nous permet d’avoir une meilleure visibilité, d’améliorer la relation avec nos clients, et d’accroître notre efficacité opérationnelle. Nous devons mettre en œuvre, de la manière la plus adéquate possible, les transformations de l’entreprise car en effet le monde dans lequel nous vivons est en constante transformation. L’efficacité opérationnelle est notamment un thème central chez Teréga. Dans un contexte où nous voulons être accélérateur de la transition énergétique, nous devons être exemplaires. Tout d’abord en travaillant sur les fonctions support, grâce à des modalités plus simples et des outils aussi standardisés que les applications grand public : des services informatiques que nous ne fabriquons pas nous-mêmes mais que nous pouvons utiliser et qui répondent parfaitement à nos besoins sans que nous ayons à les modifier.
Une fois libérées les ressources intellectuelles et financières consacrées à ces activités de faible valeur ajoutée, nous pouvons nous concentrer sur les possibilités de construction que nous offre le digital : en nous appuyant sur des moyens existants proposés entre autres par Google ou Amazon. Cela nous permet de capitaliser sur des outils et leur puissance pour ensuite y apporter nos différences et être meilleurs dans les relations avec nos clients, sur la manière de piloter nos flux ou sur la gestion de nos infrastructures.
- Le digital vous aide donc à vous recentrer sur votre cœur de métier ?
Le digital nous permet de nous recentrer sur ce qui est clé pour notre activité. Il nous a permis d’accéder à différentes manières d’appréhender le monde, d’agir dans le développement de nouveaux gaz. Grâce au digital, on se recentre sur un métier, qui a évolué, en agissant désormais en tant qu’accélérateur de la transition énergétique.
- Pourquoi est-ce deux fois vertueux ?
D’abord parce que la technologie digitale est moins énergivore qu’auparavant. Grâce aux solutions proposées aujourd’hui, nous utilisons des capacités neutres en carbone. Amazon par exemple compense les émissions par des actions concrètes pour l’environnement. Le digital et ses nouveaux outils sont au service d’un de nos programmes inscrits dans notre stratégie d’entreprise : le programme BE Positif.
Il a pour objectif d’effacer progressivement l’empreinte environnementale de nos activités transport et stockage pour atteindre une empreinte nulle à l’horizon 2020 puis à générer de la valeur environnementale. Nous avons ainsi l’ambition d’être un contributeur net au bien-être de la planète en 2025. D’autre part, nous consommons moins de ressources dans un système Cloud puisque nous le sollicitons seulement lorsque nous en avons besoin. Cela permet de mieux utiliser nos ressources. Par exemple, l’optimisation de nos compresseurs a permis de réduire nos émissions de CO2.
- Comment les collaborateurs se saisissent de ces transformations ?
Un vrai chemin a été parcouru. Au début de la transformation, il y a deux ans, cela a créé de la surprise. Toutefois la phase d’acceptabilité est vite passée et aujourd’hui beaucoup de collaborateurs prennent plus de plaisir dans leur travail grâce au digital. Ces changements ont pu engendrer des doutes mais ce sentiment d’aventure à laquelle nous avons tous participé, nous a permis de progresser ensemble et d’agir en faveur du plan de transformation de Teréga. Cela a aussi développé de l’innovation et de la création ; ce qui était devenu trop rare. Nous commençons même à solliciter l’INPI pour breveter des technologies qui rendent le monde de l’énergie plus efficace ou plus sûr.
- Qu’attendez-vous des start-up ?
Nous rencontrons parfois des difficultés pour trouver des entreprises répondant à nos attentes, avec lesquelles collaborer. Pour développer cet écosystème nous travaillons avec des écoles ; le CESI, l’EISTI, des écoles bordelaises et toulousaines. Nous sommes satisfaits de ces collaborations qui répondent à nos besoins en matière de recrutement.
Nous avons plus de difficultés à trouver des start-up capables de nous accompagner sur ces développements de projets digitaux. C’est pour cela que nous sommes actifs sur le Big Up for Start Up, que nous participons à e-py. Nous essayons de générer un tissu local innovant dans l’univers du digital, ce qui permettra d’apporter de la valeur au service de tous.