Trains : la galère des suppressions

Juin 23, 2016 | Ferroviaire, Presse française

Trains : la galère des suppressions des TER en Béarn

  • Trains : la galère des suppressions des TER en Béarn
    L’accessibilité de la gare de Pau reste sans réponse précise.

    S.L.
  • Trains : la galère des suppressions des TER en Béarn
    Les mouvements de grève du mois de mai ont aggravé un nombre de suppressions de trains déjà important sur les trois lignes qui desservent le Béarn.

    S.L.
  • Trains : la galère des suppressions des TER en Béarn
    Premier comité de ligne « étoile de Pau » en mairie de Pau.

    S.L.
  • Trains : la galère des suppressions des TER en Béarn
    L’accessibilité de la gare de Pau reste sans réponse précise.

    S.L.
  • Trains : la galère des suppressions des TER en Béarn
    Les mouvements de grève du mois de mai ont aggravé un nombre de suppressions de trains déjà important sur les trois lignes qui desservent le Béarn.

    S.L.

     

Par Sébastien Lamarque, publié le .

Au comité de ligne « étoile de Pau » qui rassemble les trois lignes TER du territoire, les retards et suppressions de trains irritent les usagers.

Un seul et même comité de ligne pour trois lignes ferroviaires dont les trains n’arrivent plus toujours à l’heure, quand ils ne sont pas supprimés. Pour la première fois, ce mercredi soir, les trois lignes Pau-Oloron (et Bedous), Bordeaux-Dax-Pau et Bayonne-Pau-Tarbes, soit les lignes TER 63, 64 et 65 ont été réunies en mairie de Pau. « A l’échelle de la nouvelle grande région, ce sont 19 comités de lignes qui sont prévus », explique le vice-président de la Région Bernard Uthurry.

670 : C’est le nombre de trains supprimés depuis le début de l’année sur les trois lignes Oloron-Pau, Bordeaux-Pau et Bayonne-Pau-Tarbes. Un chiffre qui s’est élevé à 1364 trains supprimés en 2015. La ligne Pau-Oloron est la plus touchée : 723 suppressions en 2015, 298 à fin mai 2016. Un très léger « mieux ».

  • Oloron-Pau

Autre particularité, le comité de ligne se réunit à quelques jours de la réouverture de la voie ferrée entre Oloron et Bedous, 24,7 km réhabilités pour un montant de 102 millions d’euros assumé par la seule Région. Sauf que les usagers de la ligne se demandent comment le service pourrait être assuré jusqu’à Bedous quand il est bien irrégulièrement rendu entre Pau et Oloron.

 La ligne affiche toujours le meilleur taux de ponctualité de l’ancienne Aquitaine, 97,2 % (contre un taux déjà élogieux de 95,3 % en 2015). Mais ce beau chiffre vaut uniquement pour les trains qui partent. Or, c’est bien là le problème : depuis le début de l’année, près de 300 trains ont été supprimés. « Le taux de suppressions sur cette ligne est de 4,3 % quand il est de 2,1 sur l’ensemble de l’Aquitaine », indique Bernard Uthurry.

402 trains avaient été supprimés en 2015 pour des raisons de gestion opérationnelle. 83 à fin mai 2016. « Nous en avons divisé le nombre par deux », souligne Magalie Euverte, directrice opérationnelle de la SNCF. Mais 213 trains ont déjà été supprimés pour faits de grève (321 sur toute l’année 2015). La ligne 63 affichait en 2015 une moyenne de 420 voyageurs par jour, Une fréquentation qui pourrait baisser face aux perturbations du service.

  • Bordeaux-Dax-Pau

La ligne Pau-Bordeaux (1400 voyageurs par jour) est celle qui subit le plus de retards : 639 en 2015 et déjà 269 à fin mai 2016. Essentiellement dûs à des ralentissements entre Bayonne et Hendaye, explique la SNCF. « Les horaires de la ligne Hendaye Bordeaux ont été revus. » Et tandis que les suppressions de trains représentaient 1 % du trafic en 2015, ce taux s’est élevé à 2,5 % depuis le début de l’année. Le taux de ponctualité est tombé à 85 %.

  • Bayonne-Pau-Tarbes

La ligne Bayonne-Tarbes (510 voyageurs par an) n’est pas en reste, avec un taux de ponctualité tombé de 87 % à 82 %. Et la suppression de pratiquement 4 % des trains sur les six premiers mois de l’année, alors qu’on était « proche du zéro » en 2015. Des perturbations qui ont des conséquences sérieuses pour les établissements d’enseignement supérieur de la plaine de Nay.

Alain D’Hervé, proviseur du lycée des métiers d’art de Coarraze Nay, témoigne : « Depuis janvier, c’est la galère ! Il nous arrive régulièrement d’aller chercher nos élèves en gare de Pau ou de les amener à Lourdes pour qu’ils prennent le TGV. Les bus de substitution évitent gentiment Coarraze. Il faut à nos élèves une bonne dose d’envie pour prendre le train ! » Le lycée compte 140 internes dont « une centaine qui part sur 300 km à la ronde ».

Où en est l’accessibilité de la gare de Pau ?

Pau Les travaux d’accessibilité de la gare de Pau sont attendus avec une certaine impatience. Les réponses de SNCF réseau sont pour le moins évasives.

L’accessibilité de la gare de Pau a resurgi en comité de ligne avec une certaine insistance. L’élue de la communauté d’agglomération de Pau, Monique Sémavoine, témoigne : « J’ai honte quand je vois des personnes d’un certain âge qui ont du mal à passer de la gare aux quais en traînant leur valise. C’est aussi un parcours du combattant pour une jeune mère de famille qui doit porter son enfant en bas âge et ses valises. Et je ne parle même pas de porter son vélo. Elle est où, l’intermodalité, si on ne peut pas prendre son vélo à la gare ? »

La représentante de SNCF réseau (ex-RFF) assure que les travaux d’accessibilité de la gare de Pau, « gare nationale », constituent « une des priorités de SNCF réseau ». Elle évoque pourtant juste « une réunion technique avec les acteurs » prévue à la fin du mois de juin.

Remous parmi l’assistance. Quelques invectives. L’association Défense des usagers des transports (DUT) n’est pas en reste. « Tout est prêt depuis 2010. Vous faites du blocage ! » accuse l’association. Pas de réponse.

La République, jeudi 23 juin 2016.

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