Train : la Région modifie les horaires de la Pau-Bedous pour séduire les voyageurs

Déc 12, 2018 | Ferroviaire, Presse française

Le conseil régional a décidé d’avancer les horaires des trains de la Pau – Bedous dès le 4 février pour améliorer la fréquentation de la ligne.

M.Z.
Par Gildas Boënnec, publié le , modifié .

Lors d’un récent comité de ligne, les usagers de la ligne Pau – Bedous avaient exprimé le besoin de disposer de trains plus tôt et plus tard, afin de pouvoir aller au travail ou à l’école et en revenir. Message entendu par la Région, qui va modifier les horaires.

Le lundi 4 février, les horaires de la Pau – Bedous vont évoluer. Concrètement, le premier train du matin devrait partir au moins 20 minutes plus tôt dans les deux sens, pour arriver aux alentours de 7h50 à Oloron au lieu de 8h10. Les deux trains de début de soirée sont quant à eux retardés de 45 minutes, pour arriver aux alentours de 18h20 et 19h40 à Oloron dans les deux sens.

Le conseil régional semble avoir entendu les besoins des usagers, formulés lors d’un récent comité de ligne. « Il a été demandé des ajustements horaires afin de pouvoir aller au travail ou revenir de l’école plus facilement avec le train », explique François Rebillard, vice-président au Comité pour la réouverture de la Oloron – Canfranc (Creloc), qui a assisté à cette réunion.

Un devis qui interroge

Pourtant, lorsque le président de la Région évoquait la Pau – Bedous le 17 décembre dernier lors d’une session du conseil régional, la question de l’évolution des horaires ne semblait pas forcément gagnée d’avance. « Pour améliorer la fréquentation sur la Oloron – Bedous, nous avons demandé à la SNCF d’avancer ses horaires de 10 minutes, et elle nous a envoyé un devis de 440 000 euros », expliquait alors Alain Rousset.

Cette importante somme a également fait réagir le vice-président chargé des transports à la Région Renaud Lagrave : « On n’a aucune transparence sur le montant de ce coût, comme souvent avec la SNCF. 440 000 €, c’est beaucoup. On parle quand même d’argent public ! »

Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine aurait expliqué récemment à un élu aspois qu’il comptait bel et bien faire bouger les horaires de la Pau – Bedous, mais sans avoir à supporter les 440 000 € demandés. Alain Rousset est-il parvenu à taper du poing sur la table, ou la Région s’est-elle acquittée de la somme en question ? Contactés par notre rédaction, les services du conseil régional n’ont pas répondu à notre interrogation.

« Vraiment pas pratique »

Avancer les horaires sur les trajets entre la vallée d’Aspe et le piémont oloronais avait très vite été ciblé comme une nécessité. « Dès la création de la ligne en 2016, les horaires nous avaient fait tiquer », témoigne le maire de Bedous Henri Bellegarde. « Actuellement, le premier train qui part de Bedous arrive à Oloron à 8h10 : ce n’est vraiment pas pratique pour ceux qui embauchent à 8h, de même pour les écoliers qui débutent à 8h15 ».

Jean-Luc Palacio, pourtant ardent défenseur de la ligne au sein du Creloc, regrette de ne pas pouvoir prendre le train pour aller au travail avec les horaires actuels, « sinon j’arriverais en retard ! Avancer le départ du premier train de 25 minutes, je pense que ça n’embêtera personne ».

Si les nouveaux horaires du matin semblent satisfaire tout le monde, il n’en va pas forcément de même pour ceux du soir. Certains usagers s’inquiètent déjà de voir un « trou » de deux heures se créer entre 16h et 18h. Il faudra sûrement attendre un peu pour voir si les changements provoquent une meilleure fréquentation au sein de la ligne sillonnant le Haut-Béarn.

Les supporters de la Pau – Canfranc passeront 2019 à expliquer l’importance de cette ligne transfrontalière

Pour les membres du Creloc, 2019 sera une année de transition. « On ne connaîtra pas les coûts pour la réouverture de la Pau – Canfranc avant 2020. Cette année, nous avons prévu de redoubler d’efforts pour faire comprendre localement l’importance que représente la mise en place de cette ligne », explique François Rebillard. « Longtemps, les Aspois ne voyaient pas l’intérêt d’un tel projet. Mais après l’accident de camion qui a eu lieu en août 2018, les gens commencent à s’intéresser à l’alternative que représente le train ».

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