Cinco Días
EP 14-02-2016
Standard & Poor’s considère que l’Espagne doit s’interroger sur la “viabilité et la rentabilité” de nouvelles lignes LGV, étant donné qu’elle possède déjà le second réseau du monde derrière la Chine.
“La majorité des investissements publics en infrastructures en Espagne dans les dernières années, et aussi en 2016, sont allés à l’extension du réseau TGV”, indique l’agence de qualification.
“Nous croyons utile d’examiner la viabilité et la rentabilité d’étendre encore le réseau TGV en Espagne”, ajoute la firme dans un rapport sur les effets de l’incertitude politique actuelle sur le secteur des infrastructures en Espagne.
Elle considère que la fragmentation politique et les incertitudes sur la formation du nouveau Gouvernement jettent le doute sur l’évolution des investissements en infrastructures à long terme.
Cette incertitude s’ajoute au “problème” du manque de stratégie ou d’une vision d’avenir en matière d’infrastructures en Espagne.
L’agence de qualification dénonce le fait que les plans successifs d’infrastructures en Espagne ont toujours été influencés par les Gouvernements successifs et non par “ une stratégie et une planification à long terme qui aille au-delà d’une Législature”.
En outre, S&P souligne que les incertitudes ont surgi depuis que le financement des infrastructures a été soumis aux “appétits des investisseurs” avec la reprise de l’économie espagnole.
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La firme réclame une planification avalisée par des professionnels techniques et pas seulement des politiques, afin d’éviter que se reproduisent des cas de dotations abandonnées ou en faillite comme certaines construites avant la crise, et elle cite en particulier les aéroports de Ciudad Real et de Castellón, les autoroutes radiales (de Madrid, NdT), le TGV au pied des Pyrénées ou la Cité Judiciaire de Madrid.
S&P reconnait que l’Espagne possède une bonne dotation d’infrastructures en particulier routières et ferroviaires, mais elle affirme qu’il est nécessaire de “prêter attention” à des secteurs comme l’eau.
L’agence écarte en revanche l’idée que l’actuel scenario politique puisse affecter le secteur des infrastructures à court terme, étant donné que les investissements 2016 sont déjà programmés, et eu égard à la “solidité” des institutions espagnoles pour leur mise en œuvre malgré la vacance temporaire de l’Exécutif. Elle considère que le Gouvernement qui se formera aura une marge de manœuvre limitée pour introduire des modifications dans ce budget.