HERALDO DE ARAGON
M. López
25/10/2024
Canfranc est à nouveau ce vendredi le théâtre d’un grand sommet. Avec l’espoir qu’arrive un jour la réouverture de la ligne ferroviaire de Pau, interrompue par un accident d’un train de marchandises au pont de l’Estanguet il y a 55 ans, le président aragonais, Jorge Azcón, reçoit le ministre des Transports, Óscar Puente, et le président de la Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset dans la gare internationale. Ce rendez-vous de haute signification politique réunit des dirigeants de différents bords politiques, qui laissent de côté la polarisation pour défendre un projet commun.
Le rendez-vous intervient à un moment critique pour les communications transfrontalières. A la sempiternelle revendication de la réouverture, que la France reporte à 2032, s’ajoute l’état de la route du Somport, après le glissement de terrains qui a coupé la route à la hauteur d’Urdos.
L’incident a interrompu le passage des poids lourds à la frontière, avec de graves conséquences économiques pour les transporteurs et pour le tourisme. L’annonce du ministre français, François Durovray, de retarder au printemps le passage des camions a fait l’effet d’une douche froide sur les régions frontalières.
La journée débutera par une rencontre entre Puente et Azcón dans le wagon Canfranc-Express de la gare internationale. C’est là que commenceront les travaux préparatoires au sommet bilatéral que l’Aragón et l’Etat veulent organiser avant la fin de l’année pour analyser la situation des infrastructures en attente dans la Communauté. Et en particulier la plus emblématique qu’est le Canfranc. Le Ministère a déjà soumis à information publique l’option choisie, d’un coût de 93 millions d’euros
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Les chantiers en attente concernent bien sûr le Canfranc et la réouverture du Somport, mais aussi la réduction des délais prévus pour l’achèvement de l’autovía A-23, entre Huesca et Jaca ; l’accélération du chantier de l’A-21 (Jaca-Pampelune), qui a pris plus de 10 ans de retard, le contournement sud de Huesca, l’A-68 sur la section Saragosse-Alcañiz-Vinaroz et l’A-40, un projet qui relierait Teruel et Cuenca et faciliterait la conexión avec Madrid. L’Aragón réclame en outre le lancement de l’A-25 (Monreal del Campo-Alcolea del Pinar) et l’axe pyrénéen de la N-260.
Le Ministère des Transports a aussi une dette envers l’Aragon en matière ferroviaire. Au-delà des grands projets comme la réouverture du Canfranc, le couloir Atlantique-Méditerranée ou la Traversée Centrale des Pyrénées, le rétablissement des fréquences du TGV de Huesca, le lancement de trains de proximité entre Saragosse et Huesca sont parmi les sujets sur la table de négociation.
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Après la réunion, le chef de l’Exécutif aragonais et le ministre visiteront le centre de contrôle, situé à l’entrée sud du tunnel du Somport, où est prévue une conférence de presse. On s’attend à des annonces importantes en matière d’infrastructures.
Ensuite, le président de Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, ainsi que d’autres représentants locaux de la région française viendront se joindre au groupe. Ce n’est pas la première fois qu’Azcón rencontre son homologue. Le 16 juillet les deux hommes se sont rencontrés au tunnel du Somport, pour signer une déclaration commune pour réclamer la réouverture de la ligne Saragosse-Canfranc-Pau.
Le président aragonais avait déjà proposé que le ministre des Transports espagnol rencontre les présidents régionaux, un sommet qu’il souhaite renouveler avec l’homologue de Puente en France, François Durovray.