SNCF: LES PETITES LIGNES PRIVATISÉES ?

Oct 6, 2018 | Ferroviaire, Presse française

SNCF: les petites lignes privatisées?
La France compte 9.000 km de petites lignes.

La SNCF veut proposer aux régions un plan pour réduire les coûts de rénovation et d’entretien des «petites lignes», acceptant, à leur demande, d’en confier une dizaine au privé.

«On a rassemblé nos savoir-faire dans un catalogue», explique dans un entretien le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet. Son «kit méthodologique» recense une cinquantaine de possibilités. Les élus pourront choisir, au cas par cas.

«Avec toutes ces mesures, on doit pouvoir gagner une trentaine de pour cent»par rapport aux coûts actuels, estime Patrick Jeantet. «L’idée est de faire moins cher, pour évidemment sauver les lignes!» Le responsable du réseau national n’aime d’ailleurs pas le terme de «petites lignes», un ensemble hétéroclite de voies ferrées qui appartiennent officiellement aux catégories 7 à 9 de la nomenclature de l’Union internationale des chemins de fer (UIC), basée sur le poids des trains de marchandises.

«Derrière cette terminologie se cachent beaucoup de variétés, des maillons d’axes nationaux comme Paris-Cherbourg, des dessertes régionales comme Rennes-Saint-Malo, des dessertes périurbaines comme les trains de l’Ouest lyonnais… Et puis on a de vraies petites lignes, qui sont des dessertes rurales, comme Rodez-Séverac» dans l’Aveyron, énumère-t-il.
La SNCF parle donc joliment de «desserte fine du territoire».

Choix politique

Sont concernés 9.137 km ouverts aux voyageurs – soit 32 % du réseau national -, dont 270 km voient aussi passer des TGV et 2.350 km des Intercités. Ces petites lignes sont souvent en mauvais état. 39 % voient passer moins de dix trains par jour et seulement 24 % plus de vingt.

Leur sort n’était pas directement concerné par la réforme ferroviaire adoptée au printemps, mais elles ont accaparé une bonne partie des débats. Ce sera finalement aux régions de décider si elles veulent toutes les garder.

Avec moins de dix trains par jour, suggère Patrick Jeantet, on peut par exemple faire circuler des navettes, avec un seul train qui fait des allers-retours. Ce système permet de supprimer quasi toute la signalisation et d’économiser«beaucoup d’argent».

Autre possibilité: mettre à voie unique des tronçons de double voie trop peu fréquentés, comme entre La Roche-sur-Yon et La Rochelle. Avec une économie de 40 % à la clef par rapport au devis initial.

 

Share This