Toujours pas de chiffrage ni de calendrier pour les lourdes opérations à mener sur la gare paloise. La SNCF se félicite par contre de la hausse de la fréquentation portée par le TGV.
Les gares d’Agen, Poitiers et Marmande passeront avant celle de Pau, en 2019. Ce lundi matin, à Bordeaux, lors du point presse annuel proposé par la SNCF Nouvelle-Aquitaine, il est en effet apparu – et ce en dépit des griefs publiquement formulés par François Bayrou – que la gare paloise ne figure toujours pas parmi les priorités du transporteur.
Elle fait certes partie de « la dizaine de chantiers importants à venir », a annoncé Stéphane Lambert, en charge de la nouvelle filiale dédiée (et détenue à 100 %) « Gares et Connexions » créée par la SNCF afin d’appliquer un mode de gestion comparable à ce que l’on peut voir dans les aéroports. Mais c’est tout ! Ou presque… Les travaux nécessaires à la mise en accessibilité du site ne font, cette fois encore, l’objet d’aucun chiffrage. Et, pour ce qui concerne une ébauche de calendrier, « c’est prématuré » répond le dirigeant régional.
Des travaux à Artix
Stéphane Lambert a juste levé un (petit) coin de voile en confirmant que, « après des mois d’échanges avec les services de l’agglomération et de la Ville de Pau, une solution technique a, peut-être, été trouvée via la création d’une passerelle. Elle permettrait d’aller d’un quai à l’autre en passant sous la verrière, mais il faut encore vérifier la faisabilité et chiffrer l’opération. Cela ne va pas sortir tout de suite »… L’autre scénario envisagé – c’est-à-dire un passage souterrain – n’a pas été évoqué.
L’absence d’engagement concret de la SNCF vaut également pour le calendrier du pôle multimodal appelé, rappelons-le, à accueillir le Bus à haut niveau de service (BHNS) dès septembre prochain. « Des études sont sur la table », selon l’opérateur, la piste principale visant à trouver le moyen « d’ouvrir le parvis central de la gare ».
Ailleurs dans le département, aucun chantier majeur n’a été annoncé pour 2019 (68 M€ investis l’an passé). On relèvera toutefois, au plus près des Pyrénées-Atlantiques, l’enveloppe de 83 M€ qui sera consacrée à l’axe Bordeaux-Irun, notamment pour la modernisation du tronçon Morcenx-Dax. Signalons toutefois qu’Artix sera, et pour l’ensemble du territoire aquitain, la seule gare qui continuera à bénéficier d’un programme de modernisation.
+ 16% entre Pau et l’Ile-de-France
Cette opération de com a aussi permis à la SNCF de mettre en avant des chiffres flatteurs, notamment du fait de la LGV dont « la success story s’est poursuivie en 2018 », se félicite Philippe Bru, directeur régional de SNCF Mobilités, en évoquant « une croissance à deux chiffres (10 % environ) pour la seconde année consécutive » en Nouvelle-Aquitaine. Et ce malgré la grève imposée par les cheminots d’avril à juillet derniers. Un exemple édifiant : le trafic TGV entre Pau et l’Ile-de-France s’est accru de 16 % sur la période ! Il faut aussi savoir que, au total, 48 millions de voyageurs ont transité par les gares de Nouvelle-Aquitaine, l’an dernier.
Afin d’entretenir cette dynamique, 2019 sera marquée par ce qui a été qualifié de « véritable métamorphose ». Il s’agit en fait de restructurations internes à la compagnie nationale qui, dans la région, se dote « de quatre directions de lignes pour agir au plus près des territoires car on ne prend pas le TER à Ussel comme à Pau, par exemple ».
Outre la promesse d’atteindre les 95 % de ponctualité (90,5 % en 2018) pour ces mêmes TER, des actions significatives seront menées ces prochains mois, sur les lignes à grande vitesse, à destination des voyageurs se déplaçant pour leurs loisirs. Deux illustrations : 4 millions de billets à 16 € vont être proposés afin de rallier Bordeaux à Paris-Montparnasse. L’été prochain, on pourra aussi, toujours depuis la capitale girondine, rallier Bruxelles en Thalys moyennant 40 €.
Canfranc : « On fait ce qu’on peut ! »
L’évocation du dossier Canfranc, source de tensions avec la Région, ne laisse jamais indifférents les dirigeants de la SNCF. « C’est un sujet sur lequel la Région, qui est dans son rôle, se montre… volontariste ! Nous, on fait ce qu’on peut », a-t-on entendu lundi. Après les travaux de défrichage, d’importants rapports d’étape sont attendus au printemps avant la mise à l’étude de l’avant-projet pour le tronçon Bedous-Somport. Mais, ensuite, le calendrier faisant état de l’ouverture de l’enquête publique dès 2020 laisse sceptique du côté de la SNCF. « Par expérience », confie une source, « cela semble un peu juste, ou disons plutôt optimiste ! » La Région vient d’acter des changements d’horaires avec des départs avancés de 20 minutes sur la partie Pau-Bedous, à partir du 4 février.