Ce mardi matin, le patron de la SNCF a clairement dit que de nouvelles lignes à grande vitesse ne figuraient pas parmi ses priorités.

Ses propos n’ont sans doute pas ravi Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, ni Carole Delga, son homologue occitane. Invité ce mardi matin par Jean-Jacques Bourdin (RMC/BFM), Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, a clairement fait état de sa priorité pour 2018.

« Nous allons mettre le paquet non pas sur de nouvelles lignes à grande vitesse mais sur les trains du quotidien », a-t-il dit. « L’Etat, qui avait lancé beaucoup de lignes de TGV, a corrigé le tir », a continué Guillaume Pépy qui a insisté sur sa convergence de vues avec le gouvernement, Elisabeth Borne – la ministre des Transports – en tête.

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Selon Guillaume Pépy, les crédits consacrés à la modernisation et à la maintenance du réseau classique (hors LGV) atteindront 5,7 milliards d’euros en 2018, un niveau sans précédent. « Oui il y a beaucoup d’incidents », a-t-il reconnu en référence aux pannes et retards qui ont émaillé le mois de décembre. « Ils sont largement dus à des retards dans l’investissement sur ce réseau classique ».

Pas d’arrêts supprimés, vraiment ?

Sur la desserte des villes moyennes sur les lignes à grande vitesse, Pépy a également rappelé les propos de sa ministre de tutelle qui s’était engagée à ce qu’il n’y ait pas d’arrêts supprimés. Tout dépend de ce qu’on nomme une « ville moyenne »…  Mais sur ce point, le patron de la SNCF a rappelé l’équation compliquée dans laquelle se trouve son entreprise. « On ne peut pas à la fois baisser les prix des billets et desservir toutes les gares tout en encaissant une augmentation des prix des péages ». La SNCF paie par exemple un péage à Lisea, le concessionnaire privé de la nouvelle LGV Tours – Bordeaux, à chaque fois qu’elle y fait circuler une rame.

Guillaume Pépy a par ailleurs rappelé que, grâce aux efforts financiers accomplis par les régions, 135 trains neufs seraient mis en circulation cette année en région parisienne comme sur les liaisons TER. Et qu’un effort particulier contre la fraude allait démarrer. Le président de la SNCF est attendu en début de semaine prochaine dans le bureau d’Elisabeth Borne pour faire le point après les incidents du mois de décembre.