Sécurité, réfugiés, prison… les priorités du préfet des Pyrénées-Atlantiques

Jan 18, 2018 | Economie, Presse française, Routier

Sécurité, réfugiés, prison...  les priorités du préfet des Pyrénées-Atlantiques
Gilbert Payet : « Dans le cadre des accords de Dublin, les réfugiés de Gelos ont vocation à retourner en Italie pour voir traiter leurs demandes d’asile. »

© Archives Jean-Philippe gionnet
PAR ERIC NORMAND, PUBLIÉ LE , MODIFIÉ .

Accueillant son nouveau sous-préfet de Pau, le préfet Gilbert Payet a aussi dévoilé sa feuille de route 2018.

Près de quatre mois après son arrivée, s’appuyant désormais sur une équipe préfectorale bientôt de nouveau au complet – après celui de Pau, le nouveau sous-préfet de Bayonne a été choisi et arrivera en février – le représentant de l’État dans les Pyrénées-Atlantiques donne le ton d’une année qui devrait être bien remplie pour ses services. Priorité certes à la sécurité routière , mais pas seulement.

  • Vous évoquez les routes, avez-vous eu des contacts avec le ministère des Transports sur le dossier des créations d’échangeurs sur l’A64 ?

Le gouvernement, comme vous le savez sans doute, a lancé une procédure d’évaluation des différents projets. Une commission a étudié ces aménagements et constaté que certains étaient déjà prévus dans le cadre du contrat de concession (Morlaàs-Berlanne par exemple, NDLR) alors que pour d’autres, l’investissement, même s’il peut se comprendre pour des raisons de trafic local, n’était pas forcément justifié. Mais ce n’était là qu’un avis. Ce sera au gouvernement de dire quels sont les projets qui devront être réalisés.

  • Autre gros chantier de l’État dans le 64, celui de la future prison de Pau. Où en est-on ?

Cette maison d’arrêt est prévue dans une seconde phase, après une première série de constructions de maisons d’arrêt. L’horizon de réalisation, c’est clairement après 2020, plutôt 2025. Le dossier suit son cours et il n’est pas impossible qu’il puisse aller plus vite. Certains dossiers de la première phase rencontrent des difficultés et le ministère pourrait donc prendre des dossiers de la seconde phase afin d’avoir un programme lissé dans le temps.

Nous sommes certes loin de ce choix-là, encore dans une phase d’étude, d’expertise technique. Depuis mon arrivée, nous avons eu l’occasion d’échanger sur les aspects techniques, les procédures juridiques par rapport à l’urbanisme, à l’environnement. Et il se trouve que ce dossier est considéré par tous les experts comme l’un des dossiers les plus simples, sans procédure juridique nécessitant 4 à 5 ans. Ce dossier pourrait avancer vite.

  • Que vont devenir les réfugiés de Gelos qui ne veulent pas quitter le centre ?

Ils occupent des locaux privés. Le propriétaire n’a engagé aucune demande pour obtenir l’évacuation des locaux. C’est donc une occupation sans titre, mais néanmoins tolérée par le propriétaire, qui a un projet bien avancé de ventes des locaux. Je suppose que lorsque la transaction sera achevée, le nouveau propriétaire envisagera la situation d’un œil différent.

S’agissant de leur situation administrative, ce sont presque tous des Somaliens passés par l’Italie, et dans le cadre des accords de Dublin, ils ont vocation à retourner en Italie pour voir traiter leurs demandes d’asile.

Par rapport à la procédure qu’ils ont engagée, je ne peux que relever que la France appartient à un espace juridique européen et que les droits de la défense sont les mêmes dans tout cet espace européen. Leurs dossiers continuent donc à être traités en vue de leur remise aux autorités italienne.

  • Êtes-vous toujours mobilisé contre le fait que la ville de Bayonne puisse utiliser la monnaie locale l’Eusko ?

Les règles de la comptabilité publique ne prévoient pas pour un comptable public de payer avec autre chose qu’une monnaie nationale. Lors de l’audience au tribunal administratif, la ville de Bayonne a présenté non pas la délibération mais une convention. C’est pour cela que le juge a dit qu’il n’y avait pas à statuer. Nous n’avons pas encore reçu la convention mais le raisonnement tenu pour la délibération vaut aussi pour cette convention. Nous saisirons le juge administratif.

NOUVEAU SOUS-PRÉFET DE PAU, EDDIE BOUTTERA PREND SES MARQUES

Eddie Bouttera, sous-préfet de Pau.
EDDIE BOUTTERA, SOUS-PRÉFET DE PAU.

CRÉDIT PHOTO : © E.N.

Le nouveau secrétaire général de la préfecture était auparavant en poste à Montluçon.

Eddie Bouttera a pris ses fonctions ce début de semaine. Arrivé de Montluçon (Allier) où il était sous-préfet depuis 2015, également passé par Guingamp, Ancenis ou Marseille, le haut fonctionnaire prend la suite de Marie Aubert, promue au Havre.

Comme ses prédécesseurs à ce poste, il cumulera les fonctions de secrétaire général de la préfecture avec celles de sous-préfet de l’arrondissement de Pau. Après avoir rencontré le maire de Pau François Bayrou ce lundi, il prévoit d’aller rencontrer les autres élus locaux, au sein notamment des assemblées communautaires.

LACQ : LES ÉTUDES BIENTÔT RENDUES

Sur son bureau, ce père de trois (grands) enfants aura notamment à se pencher sur le bassin de Lacq, un territoire au cœur de l’arrondissement et dont il a déjà saisi l’importance économique pour l’ensemble du département. Avec évidemment la prise en compte environnementale et les nuisances dénoncées par les riverains de la plateforme. « Je vais m’y atteler très vite. »

Un dossier sur lequel son supérieur direct garde aussi un œil acéré. Le préfet Payet a ainsi rencontré les associations de riverains le 12 décembre dernier alors que l’ARS mène actuellement une étude épidémiologique. « Ces études se poursuivent. Nous aurons très vite les premières conclusions et tiendrons alors une réunion de rendu avec les associations. Mais je ne pense pas qu’il faille attendre de conclusions majeures à ce stade. La conclusion permettra plutôt de définir les pistes de travail à suivre mais cela restera un élément d’information pour les associations. Ce sera en tout cas un point pour avancer et cibler ensuite telle ou telle étude », indique le préfet.

Sécurité routière : le préfet veut sensibiliser les seniors

Après les 41 morts en 2017 sur les routes des Pyrénées-Atlantiques, le préfet entend multiplier les actions afin de ne pas connaître un bilan aussi triste en 2018. Si le passage à 80 km/h sur les routes du 64 devrait aider en ce sens, Gilbert Payet prévoit aussi des actions de sensibilisation en direction des conducteurs les plus âgés.

Les plus de 70 ans ont en effet payé un lourd tribut aux statistiques de l’accidentologie l’an passé avec 13 victimes. Ils seront également encouragés à passer devant une commission médicale. Usage du téléphone au volant et alcoolémie seront également particulièrement surveillés.

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