Saragosse concentre les connexions ferroviaires tandis le Nord-ouest reste isolé

Déc 7, 2022 | Ferroviaire, Presse espagnole, Relations transfrontalières

PERIODICO DE ARAGON

Ramón Díaz M. Calvo Lamana

Oviedo / Saragosse | 07·12·22

El mapa logístico que persigue Aragón.

La nouvelle carte ferroviaire présentée aujourd’hui sur la “Peau de Taureau” (la péninsule ibérique, NdT) tourne autour de deux villes : Saragosse et Madrid. Les deux ambitionnent de devenir, si elles ne le sont pas déjà, le nœud logistique de l’Espagne, la Rome des voies ferroviaires, avec un choix clair en faveur d’une connexion entre l’océan et la Méditerranée à travers ce couloir tant attendu des communautés autonomes orientales. Cependant, le Nord-ouest se retrouve peu à peu isolé. C’est le sentiment de régions comme la Galice, les Asturies ou León, qui voient les investissements ferroviaires rester à l’écart de leur territoire.

«Les deux connexions peuvent coexister, mais nous sommes dans une situation de déséquilibre. En Galice, nous sommes collés à l’automobile parce que nous n’avons pas un service de trains de proximité comme Barcelone. La ligne La Corogne-Lugo n’est pas électrifiée et les investissements sont infimes, avec de vieux wagons sans même de prises électriques», lamente María Bañón, membre de l’association de défense de la ligne La Corogne-Mariñas.

«Il nous faut un couloir dans le Nord de l’Espagne. Le projet vers le Pays Basque est la voie naturelle de tout le nord. Les marchandises et les voyageurs ne peuvent continuer de passer par Madrid. Je ne parle pas de grande vitesse, parce que ce n’est pas la solution, mais d’une vitesse élevée compatible pour les voyageurs et les marchandises», explique Sergio Tamayo, membre de l’association de Défense des Services Publics de Cantabrie.

Ce choix de la grande vitesse est critiqué par les associations de défense du ferroviaire, car il  «dévore plus de 70% des ressources ferroviaires, au détriment des trains de proximité, de Moyenne Distance et des Marchandises», dénonce Tamayo.

 

Le problème est que le Nord-ouest s’est peu à peu détaché du projet ferroviaire commun. Si dans un premier temps ce fut la Cantabrie qui abandonna la Plateforme Atlantique Nord-ouest et se jeta dans les bras du Pays Basque pour soutenir son inclusion dans l’Axe Atlantique-Méditerranée, entre Bilbao et Valence, ce sont aujourd’hui Saragosse et Madrid qui regardent vers la France et la Méditerranée, et recherchent des alliances qui risquent d’isoler encore davantage la Galice, les Asturies et León.

Saragosse a créé l’Alliance Européenne pour le Développement de Couloirs Ferroviaires (corredores.eu). Elle recherche des « associés-promoteurs » dans toute l’Espagne (2.000 euros de cotisation), « pour le développement de couloirs ferroviaires et de Réseaux Transeuropéens de Transport (RTE-T) pour l’aménagement de la péninsule Ibérique et de ses connexions avec le reste de l’Europe ». C’est une des nombreuses initiatives pour améliorer la connexion de Saragosse avec le Levant et l’Atlantique. Initiatives qui n’ont pas d’équivalent dans le Nord-ouest.

 

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