Un mois après l’application de l’arrêté réglementant le passage des plus de 26 tonnes sur la D9, le nombre de poids lourds semble avoir singulièrement diminué au sein de cet axe. Pour le plus grand plaisir des élus.
Ce mardi, des gendarmes ont mené plusieurs opérations de contrôle sur les poids lourds circulant au sein de la route départementale 9, en compagnie de la sous-préfète d’Oloron Nathalie Gay-Sabourdy.
L’objectif de ce déploiement était de vérifier si les camions respectaient bien l’arrêté mis en place par le conseil départemental depuis maintenant un mois : en effet, depuis le 9 avril, il est interdit aux poids lourds en transit international ainsi qu’au transport de matières dangereuses d’emprunter la RD9 entre la RD6 à Oloron et la RD2 à Monein.
En l’espace d’une heure, sept contrôles ont été effectués par les forces de l’ordre, et seul un chauffeur de poids lourd d’origine hollandaise s’est retrouvé en infraction au regard de la loi. Ce dernier voyageait entre l’Espagne et Cherbourg : il a donc dû payer une amende de 90 €. Les autres conducteurs opéraient des dessertes locales, et avaient le droit de circuler sur cet axe.
« 70 CAMIONS EN MOINS PAR JOUR »
« L’arrêté a eu un impact sur la circulation : on le sent particulièrement le matin », explique le maire de Ledeuix Bernard Aurisset, qui a participé à l’opération de contrôle. Si aucun comptage officiel n’a encore été opéré, l’élu béarnais effectue ses propres calculs depuis plusieurs mois : « avant la réglementation, il y avait environ 300 camions par jour qui passaient sur la D9. Depuis un mois, on en compte 70 de moins, soit à peu près 230 passages quotidiens de poids lourds. »
Selon le maire de Ledeuix, le changement sur le trafic est évident : « on se sent beaucoup plus en sécurité sur cette route. Les chauffeurs de camions sont plus sereins, car il y a moins de chances qu’ils se croisent sur des portions étroites : à certains endroits, la marge de manœuvre n’était que d’une dizaine de centimètres entre deux véhicules ! »
UN COMPTAGE DEMANDÉ À GOÈS
« Pour la D9, ça va beaucoup mieux, mais je ne vous parlerai pas des autres routes », glisse malicieusement Bernard Aurisset. Depuis la mise en place de l’arrêté, l’élu évoque l’apparition de poids lourds sur des routes « qui ne sont pas adaptées à leur passage », notamment du côté de Goès ou de Vielleségure. L’occasion pour la sous-préfète de rappeler que « la R134 doit être le seul itinéraire de substitution pour les plus de 26 tonnes en transit international ». Didier Loustau, le maire de Goès, informe qu’il n’a pour l’instant pas remarqué « d’augmentation significative du trafic », mais qu’il demandera tout de même un comptage au conseil départemental afin d’en avoir le cœur net.
TRAFIC SOUS SURVEILLANCE SUR LES AXES DE CONTOURNEMENT
En parallèle de l’opération à Ledeuix, deux autres points de contrôle ont été organisés dans la matinée sur la RN134, côte de Belair à Gan et sur la rocade à Jurançon (D802). Un axe de contournement qui, depuis l’interdiction des poids lourds sur la D9, fait face à un accroissement du trafic. Une affluence qui n’est pas du goût des riverains qui déploreraient des « vitesses excessives », note le directeur de cabinet du préfet, Michel Gouriou.
L’idée était donc de rappeler à tous, et aux routiers en particulier, les règles de sécurité. Une représentante de la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) était également présente. L’organisme effectue « quatre contrôles par semaine sur les routes », précise ainsi Joëlle Brouca. Les agents vérifient notamment le respect des temps de repos.
Ce mardi matin, sur les neuf contrôles opérés par les policiers, dont un bus et quatre véhicules espagnols, aucun n’était en effraction. En revanche, 13 automobilistes ont été verbalisés. Un chauffeur espagnol, transportant du blé jusqu’à Huesca, a profité de cette halte pour signaler que sur sa route il n’avait aperçu « aucun panneau d’interdiction » concernant la D9.