RN 134 : quelles solutions pour stopper les nuisances

Déc 10, 2018 | Presse française, Routier

Jean-Claude Patalano a expliqué les complications qu’un fret par voie ferrée pourraient entraîner.

Photo B. R.

L’important trafic des camions sur cet axe routier n’a de cesse de préoccuper les riverains qui veulent des solutions. Béarn Adour Pyrénées les a réunis pour trouver des pistes.

Fin novembre, à l’auditorium de la Villa Bedat, l’association Béarn Adour Pyrénées (BAP) conviait les Oloronais et habitants de la vallée à une conférence sur l’état du trafic sur la RN 134, entre Oloron et le tunnel du Somport.

Le président, Michel Le Gall, a d’abord tenté de faire un compte rendu des nombreuses difficultés liées à cet axe de circulation. « Nous avons constaté une augmentation considérable du trafic routier, notamment des poids lourds. Nous sommes passés de 60 000 camions à 150 000 en un peu plus de dix ans. Cette augmentation risque de s’accentuer avec la construction, côté espagnol, de deux axes autoroutiers gratuits qui mèneront à Jaca. Parallèlement, les nombreux péages installés au Pays basque accentuent la tendance des entreprises à privilégier le fret par le Somport. »

Cette problématique avait déjà été anticipée, à la construction du tunnel en 2003, avec de nombreuses mises en garde sur les conséquences de cet itinéraire unique et privilégié au milieu des Pyrénées. Pour remédier à ce problème, le BAP, représenté par Jean-Claude Patalano, responsable de la commission fer, s’est penché sur la question d’un fret par train.

Priorité aux déviations

Cette solution semble bien dérisoire, compte tenu des limites qu’impose la voie ferroviaire : le tonnage serait diminué du fait de la pente importante qu’implique la traversée montagnarde. Finalement, le BAP considère qu’il est préférable de concentrer l’ensemble des efforts sur les nombreuses déviations, afin de minimiser le passage du trafic dans les différentes communes (Gurmençon, Asap-Arros, Cette-Eygun et Urdos). Des aménagements réclamés depuis longtemps par les riverains, notamment à Gurmençon, commune pour laquelle les participants, venus nombreux, ont témoigné : « C’est près de 600 camions par jour qui passent à 40 centimètres de mes fenêtres, ce qui rime avec nuisances sonores, vibrations, sans compter la chute phénoménale du prix de ma propriété », s’offusque un riverain. Inutile de préciser que, pour une grande majorité, la question des voies de contournement est accueillie avec enthousiasme.

Prendre soin de la vallée

Parallèlement, une autre voix s’est faite entendre au travers du collectif Stop aux camions. Opposés, eux aussi, à la détérioration de la vallée par le trafic routier, ses militants ont manifesté à plusieurs reprises leur volonté de réduire de manière drastique le passage du fret par le tunnel du Somport. « Vous vous êtes fait avoir, tous autant que vous êtes avec ce tunnel. Il vous a été vendu à grand renfort de projets d’améliorations des communes et, au final, ce sont les grosses entreprises qui profitent de cet aménagement et vous en subissez toutes les conséquences, a expliqué un membre. Nous ne pouvons plus continuer cette course en avant. Aujourd’hui, il faut envisager l’économie et le commerce en termes de décroissance. »

Difficile sur cette question de trouver un terrain d’entente. Malgré tout, chacun s’accorde sur le fait qu’il est urgent de prendre d’importantes mesures afin de diminuer les nuisances qui accompagnent la circulation sur cet axe tant convoité.

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