Jacky Emon, conseiller régional délégué au TER et à l’intermodalité, ne décolère pas suite à la publication du rapport Spinetta.

« J’ai des craintes pour toutes les lignes. La Région en compte certaines, comme la 26, qui rallie Bordeaux-Libourne-Bergerac et Sarlat, qui sont très affectées par l’état des rails et qui attendent des travaux importants. »

Jacky Emon, conseiller régional délégué au TER et à l’intermodalité au sein de la Région Nouvelle-Aquitaine, ne décolère pas lorsqu’il évoque le tout récent rapport Spinetta sur la SNCF.

 « Ce n’est pas la technocratie parisienne qui va nous dicter ce dont ont besoin les ruraux. Quand on voit le contenu d’un tel rapport, il est clair qu’il vise plus à affaiblir le réseau ferroviaire qu’à l’améliorer. Avec, dans le collimateur, les lignes régionales. « 

« Comme si Bordeaux devait être le terminus »

Et de pointer du doigt le désengagement de l’État et le coup d’arrêt mis à certains projets, comme la LGV Bordeaux-Dax reportée à après 2037. « On isole le Sud Ouest d’un point de vue ferroviaire comme si Bordeaux devait être le terminus. Au-delà des LGV, il y a besoin de vraies connexions régionales. »

Avec la mise en service de la LGV Bordeaux-Paris, le temps de parcours entre Bergerac et la capitale s’est réduit de vingt minutes. « En refaisant la ligne, on double la mise, assure Jacky Emon. Le train devient alors un véritable levier en terme de mobilité. C’est une ligne stratégique qui doit impérativement faire l’objet de travaux. » Vigilance, volonté d’aboutir et exigence, tels sont les mots employés par l’élu régional suite au rapport Spinetta.

D’autant que pour la ligne 26 par exemple, certains engagements financiers ont déjà été pris. Et le calendrier des travaux défini dans les grandes lignes. « Ce rapport ne doit pas constituer un frein pour faire ce qu’on avait prévu. »

Une étude estimée à 1,9 million d’euros doit être rendue à la SNCF en mars. Pour l’heure, les travaux sont envisagés pour septembre 2019 et durer 9 mois, avec une interruption totale du trafic. « Dans les prochains mois, nous allons réunir un comité de ligne pour parler de la période des travaux et des solutions de substitution à mettre en place. » L’enveloppe globale de ce chantier d’ampleur est estimée à 80 millions d’euros à partager entre l’État et la Région.

Et lorsqu’on demande à Jacky Emon s’il craint un désengagement total de l’État, cela lui semble « invraisemblable » : « Cela voudrait dire qu’il est totalement défaillant face à des collectivités qui, elles, mettent la main à la poche. »