Le comité de ligne de l’Étoile de Pau a mis en lumière une amélioration de la ponctualité des trains. Mais il y a encore du travail.
Ce lundi soir, le dernier TER quittant Pau pour Bayonne à 19 h 42, a été remplacé par un car. Raison invoquée par la SNCF : « Absence de disponibilité de matériel. » Le car est parti avec ses naufragés du rail… au moment où entrait en gare le train intercités Toulouse-Bayonne. Mais lui avait quasiment une heure de retard car « une locomotive est tombée en panne en gare de Toulouse et a dû être remplacée ». Bref, à la même heure, deux moyens de transports distincts quittaient la gare de Pau pour Bayonne.
Comme un résumé, entre annulations et retards, de ce à quoi sont régulièrement confrontés les usagers du rail du triangle Bayonne – Tarbes – Oloron. De quoi s’attendre, au lendemain de ces nouveaux incidents, à une ambiance un peu frondeuse ce mardi soir lors du comité de ligne de l’Étoile de Pau, qui examinait la santé des trois lignes ferroviaires nous intéressant : Pau-Oloron-Bedous, Pau-Bordeaux et Bayonne-Pau-Tarbes.
Rien de tout cela et le climat s’est révélé au final plus apaisé que ce que l’on a jadis connu en ce même comité. Il est vrai que l’élu régional Bernard Uthurry a eu le bon goût de révéler que le service s’était amélioré fin 2016 et durant les premiers mois de 2017. Ce qu’a d’ailleurs confirmé Cyril Chaunu qui représentait SNCF Mobilités.
Concrètement, Pau-Bedous revendique une ponctualité de 95 %, Pau-Bordeaux de 88 % et Bayonne-Tarbes de 81 %. Pour les deux dernières, ce n’est pas terrible au regard des standards régionaux mais cela se redresse après des crus 2015 et 2016 guère satisfaisants. À titre d’exemple, la ponctualité sur Bayonne-Tarbes était passée sous la barre des 80 %.
Satisfaction pour Oloron-Bedous
Reste que c’est Pau-Oloron-Bedous qui, comme chaque année, s’affirme comme la bonne élève béarnaise. Il est vrai que sur la voie, les TER n’ont pas à souffrir de la concurrence d’autres trains dont les pannes ponctuelles perturbent le trafic. Même si, comme le pointe Bernard Uthurry, les annulations sont encore trop nombreuses sur cette ligne. La mise en service du tronçon Oloron-Bedous a permis d’augmenter le trafic sur cet axe qui atteint, sur sa globalité, 420 voyageurs par jour l’hiver et 550 l’été. « Depuis le printemps, il y a de plus en plus de voyageurs sur Oloron-Bedous… Des scolaires, des gens qui vont chez Ludopia à Accous », se réjouit Bernard Uthurry qui note aussi « qu’une vingtaine de salariés de Safran descendent tous les jours à la halte de Bidos ».
Reste que la ligne Oloron-Bedous pourrait être bien plus attractive si l’on en croit le président du Creloc, Jean-Luc Palacio. Il faudrait que les horaires soient plus pertinents et que saute le ralentissement qui impose au train de rouler à 40 km/h du côté de Lurbe Saint-Christau. Pour le premier problème, on étudie ; pour le second, lié à la roche qui surplombe la voie, pas de solutions à court terme.
Artix – Saint-Pé (65) rénové
Pour le reste, la SNCF veut croire en un regain d’une fréquentation des TER qui s’est tassée ces derniers mois. Les nouveaux horaires, liés à la mise en service de la LGV, permettent depuis le début du mois de proposer plus de trains directs entre Pau et Bordeaux, sans imposer de changement à Dax.
Enfin, outre le cas particulier de la gare de Pau (sur lequel nous reviendrons) des travaux d’amélioration des infrastructures sont envisagés. Florent Kunc, directeur régional adjoint de SNCF Réseau, a ainsi annoncé que les voies seraient totalement refaites, à l’aide d’une suite rapide, entre Artix et Saint-Pé-de-Bigorre au premier semestre 2018.
De quoi, en quelque sorte, terminer le chantier en Béarn après la rénovation de la section Dax-Artix il y a quatre ans. Et être au diapason d’un gouvernement qui entend désormais donner la priorité à l’entretien des équipements existants (lire ci-dessus).
Le premier ministre confirme l’arrêt des LGV
Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé l’arrêt des grands projets d’infrastructures. Trois jours après que le président Emmanuel Macron, lors de la cérémonie pour la LGV Paris-Rennes, a annoncé vouloir privilégier la rénovation de l’existant. Autant dire qu’il semble aujourd’hui peu probable que de nouvelles lignes à grande vitesse au sud de Bordeaux voient le jour que ce soit vers Dax ou Toulouse. Avec cette nouvelle donne, aux décideurs locaux de désormais se mobiliser efficacement pour l’aménagement des voies existantes.