L’antenne tourisme du 64 compense une perte de compétence en la matière en lançant une agence de développement.
Ne pas confondre agence de voyages et agence de tourisme. Avec 34 voix pour et 20 abstentions, soit l’ensemble du groupe de gauche, le Département a voté, hier matin, pour la création d’une Agence d’attractivité et de développement touristique. Cette AaDT ne serait pas complète sans ses suffixes Béarn Pays basque tourisme.
L’AaDT remplacera l’actuel Comité départemental du tourisme (CDT). Le nouvel acteur reprendra ses effectifs actuels (25 salariés) auxquels s’ajouteront cinq agents mis à disposition par le pôle tourisme du Département. Trois ingénieurs seront notamment chargés de proposer des solutions de développement touristique aux acteurs publics ou privés qui solliciteront l’agence. Le futur ex-CDT est doté de 300 000 euros pour assurer cette transition.
Promo et conseil stratégique
En plus de l’action classique de promotion du département, ce rôle de conseil et pilotage est la grande nouveauté de l’AaDT. Il aura deux axes de travail principaux : « le développement orienté vers les territoires et l’ingénierie de projets en direction des groupements professionnels », a expliqué hier matin, Max Brisson, le vice président du 64.
Le directeur du Comité du tourisme, Denis Ulanga, dirigera la nouvelle entité dont il a piloté la création. Il a exposé le contours des nouvelles missions et compétences de l’AaDT.
Citons, pêle-mêle, la promotion et la visibilité en ligne, la maîtrise des outils numériques, les démarches de labellisation (Qualité tourisme, Tourisme et handicap), le conseil stratégique, la formation ou les plans d’actions individualisés. « Il va s’agir de cibler nos interventions et mobiliser nos connaissances pour appuyer les partenaires qui nous solliciteront », expliquait Denis Ulanga à l’assemblée, hier.
Plusieurs voix se sont élevées dans l’opposition de gauche pour mettre en doute la réelle nouveauté de cette agence.
La Bayonnaise Marie-Christine Aragon y voit un changement précipité.
« Comment pouvons-nous dessiner un projet stratégique sans connaître les coûts, la liste des agents, etc. ? », s’est-elle interrogée.
L’ancien président du CDT, l’Ossalois André Berdou, a filé la métaphore commerciale. « C’est une belle boutique avec une nouvelle façade mais le rayonnage est peu innovant. »
La passe d’armes a duré près d’une heure. « Le projet est en cours de finalisation, a répondu Max Brisson qui a porté ce changement avec Jacques Pédehontaà. D’abord nous créons, ensuite nous monterons en puissance. »
Un « guichet unique »
Le maire de Laàs est également monté au créneau pour défendre son nouveau bébé, né aux forceps après la disparition d’un portefeuille départemental important. « Avec la loi NOTRe, le Département a perdu sa compétence directe de subvention auprès des professionnels, réexpliquait-il à l’interruption. Ce rôle est parti à la Région. Il y a une grosse interrogation des offices de tourisme et il fallait se repositionner. D’où l’évolution de l’association en agence de développement. Nous créons une sorte de guichet unique du tourisme départemental où tout le monde se retrouve. »
LES AUTRES DÉLIBÉRATIONS
TAXE FONCIÈRE 2017
« C’est le troisième budget consécutif sans augmentation de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour les propriétaires », s’est félicité Jean-Jacques Lasserre. Le Département garde un taux inchangé. « Nous avons fait le choix de nous infliger l’effort de redressement des finances départementales plutôt que d’y soumettre les contribuables des Pyrénées-Atlantiques », a lancé le président.
ZONES RURALES PERDUES
L’assemblée a voté à l’unanimité une motion qui condamne le déclassement de 75 % des communes basco-béarnaises du dispositif Zone de revitalisation rurale. Entre autres avantages, ce classement permet des exonérations fiscales exceptionnelles pour les sociétés qui s’installeraient dans les communes concernées. « L’effet est particulièrement dévastateur pour le département qui verra au 1er juillet le nombre de communes concernées passer de 321 à 82 », s’est alerté le président Jean-Jacques Lasserre.
LE BUDGET 2016 VALIDÉ
Les grands chiffres de l’exercice précédent : 673 millions d’€ de recettes pour 591 M € de dépenses de fonctionnement et 121 M € d’investissement. La dette a reculé de 374,5 M€ à 356,5 M€.