Projet pilote contre chutes de pierres et avalanches sur les 60 km à haut risque de Laruns à Biescas

Juin 17, 2021 | Presse espagnole, Relations transfrontalières, Routier

HERALDO DE ARAGON

17/6/2021

MARÍA JOSÉ VILLANUEVA

Sur los 60 kilomètres qui séparent Laruns de Biescas, la route est exposée à de nombreux dangers météorologiques, avalanches, éboulements, formation de congères, chutes de pierres, de blocs de glace ou d’arbres, crues torrentielles, verglas ou neige sur la chaussée. Il s’agit d’une zone de montagne où les infrastructures sont soumises aux forces de la nature.

Pour améliorer la sécurité sans recourir nécessairement au béton, l’Association Européenne de Coopération Espace Pourtalet, au sein de laquelle collaborent le département français des Pyrénées Atlantiques et le Gouvernement d’Aragón, a lancé un projet pionnier, dénommé Phusicos, dont l’objectif est de prévenir les dangers naturels à l’aide de solutions naturelles telles que des structures de bois obtenues des bois environnants ou de plantations de végétation autochtone.

La A-136, côté espagnol, et la RD-934, côté français, avec 400.000 à 1.000.000 de véhicules par an, sont deux routes vulnérables aux risques naturels. Dans les dernières années, les coulées ou chutes de roches et les crues torrentielles ont provoqué des bouchons, des fermetures à la circulation, et des accidents mortels ou des blessés.

Ce jeudi est prévue une visite à laquelle participeront des acteurs du territoire, pour analyser des problèmes comme l’érosion et la chute de blocs sur la route et commencer à évaluer de possibles solutions techniques. La visite portera sur les deux points sélectionnés pour le projet, une sorte d’expérience pilote, sur ce parcours de 60 kilomètres.

Le premier est le site de Santa Elena, à Biescas, une falaise haute de 50 mètres, qui s’éboule régulièrement sur la chaussée. Dans ce cas, la solution envisagée est la construction de terrasses de maçonnerie, l’amélioration du drainage et la plantation de végétation autochtone.

Le second point est Artouste, sur la commune de Laruns, à 5 km de la frontière du Pourtalet. C’est une pente boisée avec présence de massifs rocheux qui menacent la chaussée. Les solutions proposées portent sur le nettoyage et la purge de ces massifs, et des mesures de stabilisation et de rétention des rochers, en donnant la priorité à l’usage de structures de bois prélevé localement.

L’objectif est de montrer que les solutions inspirées de la nature pour réduire l’impact des risques climatiques extrêmes, en particulier dans des zones vulnérables de montagne sont “techniquement viables, rentables et applicables”.

Le projet Phusicos court jusqu’en 2022 et est cofinancé a 60% par le programme européen Horizon 2020, dédié a la recherche et l’innovation. Trois sites expérimentaux ont été  sélectionnés à grande échelle en Italie, à la frontière franco-espagnole et en Norvège. Il tient compte que sur la période 2008-2015, les orages, inondations et éboulements ont représenté 64% des dégâts causés par les catastrophes naturelles dans les états européens, et tout indique que ces phénomènes vont aller en croissant du fait du changement climatique et des activités humaines.

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