Pau : un think tank veut peser sur le débat local

Sep 19, 2018 | Economie, Presse française

Pau : un think tank veut peser sur le débat local
La jeune association citoyenne revendique une vingtaine d’adhérents.

© Nicolas sabathier
 
PAR M. B., PUBLIÉ LE .

La Cité des idées, qui se veut un laboratoire d’idées, organise sa première conférence-débat ce mardi 25 septembre, sur le thème du centre-ville.

Alors que la Ville de Pau organise, du 25 au 29 septembre, ses 2es Rendez-vous de l’urbanisme sur le thème des centre-villes et centres-bourgs des agglomérations intermédiaires, le tout jeune club de réflexion citoyen La Cité des idées convie à une conférence-débat, le 25, sur le… centre-ville (1). Comble de l’émulation – ou de la rivalité -, les deux annoncent la même tête d’affiche, Olivier Razemon pour son essai à succès « Comment la France a tué ses villes » (lire nos éditions de mardi).

Le journaliste que nous avons contacté confie avoir beaucoup de demandes, parfois venues des mêmes villes : « J’ai essayé de faire en sorte qu’ils se mettent d’accord pour se regrouper, mais ils n’ont pas voulu », commente Razemon. « Mon discours ne sera pas différent, j’ai fait des conférences avec des écologistes, des consuméristes, des militants En Marche, des fromagers de droite bon teint et même le maire de Béziers, Robert Ménard ! L’enjeu dépasse la couleur politique. Il y a un vrai problème en France sur les villes moyennes qui connaissent des situations difficiles, et dont la partie visible est le commerce. L’enjeu est collectif et chacun a sa responsabilité ».

Construire un projet participatif

On ne fera pas le débat avant l’heure. Mais le collectif, c’est justement l’ADde la Cité des idées : « Nous voulons être un laboratoire d’idées pour le développement du territoire, en réfléchissant aux enjeux sociétaux, environnementaux et économiques », définit le président Laurent Jubier.

L’ancien socialiste, attaché parlementaire de Martine Lignières-Cassou, passé promptement par En marche, assure que l’association est apolitique et se veut un lieu de rencontre, d’échange, de débat, où la contradiction sera une richesse. « Les dernières présidentielles nous ont montré que les partis politiques étaient coupés de la base. Mais le soufflet d’En marche est retombé […], juge Laurent Jubier. C’est pire que “l’ancien monde”, il n’y a pas de réflexion, pas de travail, pas de fond, pas de proposition d’une nouvelle société. Et au national comme à Pau, on ne nous tend pas la main pour nous demander ce que l’on pense, alors que des idées, des initiatives, il y en a beaucoup. On espère libérer la parole. »

La Cité veut « refaire vivre le débat localement. L’objectif est de mettre en lien les gens du territoire pour construire le projet le plus participatif possible pour Pau, le Béarn et les Pyrénées. » L’association s’affiche libre des contingences électorales et promet de ne pas se transformer en liste pour les municipales.

La vingtaine d’adhérents affiche sa « méthode » : organiser un débat et une table-ronde qui découle sur un groupe de travail pour travailler sur le thème – ici, le centre-ville – et être « source de propositions libres, d’une vision stratégique de long terme », qui inspireront peut-être… les politiques.

(1) À 20 heures, au Hogar espagnol, 3 rue Barthe. Ouvert à tous.

Difficile ouverture ?

« On n’est pas dans une dynamique d’opposition. La porte est ouverte », assure Laurent Jubier. La Cité des idées marque pourtant clairement sa différence par rapport à la municipalité et son envie de changement.

Ainsi, un des intervenants de la table-ronde de mardi est Jérôme Marbot qui « fait partie de l’association car il se retrouve dans notre méthode de débat ouvert », précise le président. Et quand la Ville invite Pau Commerce à ses Rendez-vous de l’urbanisme, la Cité convie le Collectif des commerçants, qu’elle estime plus « libre de parole » et « concret », évoquant notamment leur relevé du taux de vacance, fait par un huissier. Un constat que le Collectif – qui intègre désormais des habitants (baptisé désormais le Collectif des habitants et commerçants de Pau) – a remis à jour début septembre : la vacance « progresse sur les rues principales de 16,5 % à 18,8 % », annonce-t-il dans un communiqué. De quoi donner du grain à moudre au débat. Mais sans doute pas faciliter le dialogue avec d’autres citoyens palois, les pro-municipalité…

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