Par Marie Berthoumieu,
En l’absence du Premier ministre François Bayrou, le conseil communautaire, réuni ce jeudi à Pau, a accouché de débats riches, notamment sur le futur échangeur.
EXTRAIT : L’intérêt de l’échangeur en question. Des échanges qui ont fini par être très tendus, mais une fois l’ordre du jour lancé, l’ambiance s’est apaisée. D’abord autour du budget primitif, où les opposants ont à nouveau estimé que son vote aurait pu attendre celui du budget de la Nation, tandis que Jean-Louis Peres revendique “la prudence”. Sur le prix de l’eau, puis sur l’échangeur d’Idron, un débat apaisé s’est finalement engagé, faisant intervenir des élus de tous bords pour défendre leurs arguments, quand le match se joue d’habitude entre le président et les élus d’opposition. Ainsi sur l’échangeur, pour lequel il fallait approuver la concertation préalable afin d’adapter le PLUi, Eric Bourdet s’inquiète de la possible hausse du trafic induit et du coût financier qu’il représente. Le maire de Gelos, Pascal Mora le rejoint, annonçant qu’il s’abstiendra « parce que je ne suis pas convaincu de l’utilité de l’échangeur. Et nous avons d’autres priorités financières ». Valérie Revel dit « partager ces questionnements autour de la nécessité et de la décence de la dépense », rappelant que le Département doit « investir énormément 11 M€ sur 18 M€ » alors que « les finances des collectivités territoriales vont devenir de plus en plus contraintes. Il va y avoir des priorités, notamment pour les services à la population, il faudrait plutôt trouver d’autres alternatives, que construire du tout routier ? Je ne pense pas que ce soit une priorité, sans compter au niveau écologique ». Elle prévient que les élus de Lescar s’abstiendront. Alors qu’Emmanuelle Camelot parle d’un projet d’un autre temps, Pascal Mora estime qu’il « mérite un vrai débat ». « Ce projet a un risque de ne pas apporter de solutions alors que les engagements financiers sont énormes, au regard de l’argent qu’on doit mettre dans la mobilité, le numérique, le social, l’habitat. La question, c’est de savoir où mettre les priorités. C’est dommage qu’on n’ait pas cette réflexion avec tous les acteurs qui vont mettre de l’argent dedans ». Un vrai débat à approfondir. Jean-François Blanco partage ses « fortes réserves », mais veut « une véritable discussion sur les choix de mobilité ». Il regrette le processus de concertation : « On présente un projet sans autre solution, il faut être pour ou contre. C’est un débat limité ». Michel Capéran défend cette délibération « très en amont » qui permet « d’anticiper » et d’avoir une « vision prospective » sur les terrains qui vont être impactés par cet échangeur, voué à développer l’activité économique et l’urbanisation à l’Est de l’agglomération.