Pau-Nantes : nous avons testé la nouvelle liaison aérienne

Fév 10, 2017 | Aérien, Presse française

Pau-Nantes : nous avons testé la nouvelle liaison aérienne
7000 passagers sont espérés cette année par Chalair.

Gérard Cayron
PAR GÉRARD CAYRON, PUBLIÉ LE .

La nouvelle desserte aérienne vers la cité nantaise ouvre depuis le Béarn une porte sur la façade ouest du pays. Nous avons fait l’aller-retour et un rapide tour des lieux.

C’est une fenêtre sur la façade Atlantique. En se dotant depuis peu d’une ligne aérienne régulière avec Nantes, le Béarn entre aussi de plain-pied dans le grand Ouest français. L’aéroport de la ville (+ de 600 000 habitants avec l’agglo) n’est autre que la septième plateforme française située en province.

Selon des chiffres publiés hier, plus de 4,7 millions de passagers y ont transité l’an dernier (8 % de hausse par rapport à 2015). Dont, désormais, quelques poignées de voyageurs en provenance de Pau. Comme on va le voir, les bonnes raisons d’en faire partie ne manquent pas…

NANTES : POUR LE TRAVAIL….

Lors de notre escapade, dans un appareil occupé à 70 % de sa capacité, le profil du voyageur ciblé par Chalair, s’est assez vite dessiné. Il y avait certes Annie, alerte grand-mère qui s’offrait ce plaisir pour aller voir ses petits-enfants vivant en Pays-de-Loire. Mais on a surtout croisé des hommes, en voyage professionnel pour le compte de sociétés du milieu agroalimentaire.

Tous disent, peu ou prou, la même chose, à l’image d’Alexis : « Le billet d’avion est un peu cher, mais c’est toujours mieux que 6 heures de route ! ». Les deux représentants d’une coopérative béarnaise vus dans le vol de retour vers Pau évoquent, eux, ce « facteur limitant » qu’est le prix. Leur employeur a, il est vrai, déboursé 500€ par tête.

S’ils veulent y poursuivre leur cursus, les étudiants (au nombre de 50 000 à Nantes !) pourront également trouver là-bas matière à réfléchir en jetant un œil sur le « quartier de la Création ». Situé dans la partie Ouest de l’agglomération, il fourmille de grandes écoles destinées à l’enseignement de l’architecture, des arts graphiques, du design…

… POUR Y VIVRE

Nantes, qui a enregistré 3 millions de nuitées touristiques en 2015, se plaît à mettre en avant son « laboratoire urbain ». « On invente la métropole de 2030 » peut-on entendre ici et là. A cet égard, sur la partie ouest de « l’Ile de Nantes », de nouveaux types d’habitats émergent en s’appuyant sur un patrimoine industriel remarquable.

Cité verte, agglomération en mouvement perpétuel, l’ancienne capitale des Ducs de Bretagne a été qualifiée par le « Sunday Times » de « Ville la plus déjantée de France ! » Elle assume ce drôle de statut, d’autant que Nantes sait aussi s’amuser !

… ET SE DIVERTIR

La ville de Jules Verne – mais aussi de… «Christine and The Queens » – a inspiré de nombreux artistes, et abrite des manifestations de premier rang. La « Folle journée de Nantes » par exemple. Ici, on recense pas moins de 36 théâtres et salles de spectacles, et 14 musées ainsi qu’une scène nationale.

Pour une sortie plus familiale, les « Machines de l’Ile » sont une destination idéale : ce site construit à la place des anciens chantiers navals, fermés en 1989, propose un voyage original à la croisée de plusieurs mondes. « Ici, nous construisons les plus gros paquebots, et Airbus a aussi chez nous un site industriel majeur », souligne Clotilde Nicolay, directrice adjointe de l’agence locale de développement économique. « Mais on peut également profiter des plages. Il y en a une vingtaine à quelques kilomètres seulement ».

Et si le cœur vous en dit, « vous pouvez même dormir en haut d’une cheminée, ou dans un palais de justice », annonce sans rire l’ambassadrice du pays nantais.

 

CHALAIR, VOLOTEA… EN ATTENDANT LES AUTRES COMPAGNIES LOW-COST

Choisie pour opérer sur Pau-Nantes, la petite compagnie normande Chalair, basée sur l’aéroport de Caen où elle vient de fêter ses 30 ans, frappait depuis plusieurs années à la porte de Pau-Pyrénées.

Spécialisée dans les vols régionaux (mais aussi sur le continent africain), elle peut faire valoir son expertise pour ce type de desserte. Autre avantage : la taille certes modeste mais modulable de sa flotte composée d’avions allant de 19 sièges (des Beechcraft) à 66 places (des ATR). Elle peut ainsi adapter ses appareils à la fréquentation, et n’exclut pas d’ajuster l’offre sur Pau dans un second temps.

DANS LE VISEUR : MADRID ET PARIS !

Mais, comme nous l’avons déjà dit, les nouveaux délégataires en charge de la gestion de Pau-Pyrénées, désireux de booster le trafic, ne vont pas s’en tenir à cette ouverture. Selon nos informations, d’autres opérateurs low-cost sont actuellement sollicités afin d’enrichir le catalogue de l’aéroport palois qui a terminé 2016 un peu au-dessus des 600 000 passagers. C’est un exemple évident : une ligne vers Madrid reste dans les tuyaux.

Cette desserte à destination de la capitale espagnole pourrait, assez légitimement, être confiée à Volotea, la compagnie ibérique à bas coût, qui va déjà ouvrir une ligne Pau-Nice. Mais des discussions ont lieu aussi avec Ibéria Express, filiale de la compagnie nationale espagnole. Et ce n’est pas tout…

Des opérateurs privés, eux aussi issus du monde des low-costs, confirment en aparté l’existence de discussions avec Pau pour ouvrir, à terme, une ligne entre la cité royale et… Paris. On touche là au sujet toujours brûlant du monopole exercé par Air France entre le Béarn et Orly ou Roissy. Les gestionnaires de la plateforme béarnaise souhaitent, on le sait, en sortir.

D’où la volonté de faire émerger des solutions alternatives qui amèneraient les dirigeants de la compagnie nationale à s’asseoir autour d’une table. Et, peut-être, à revoir à la baisse leur grille tarifaire…

Neuf rotations par semaine

Depuis le 23 janvier dernier, ce sont pas moins de 18 vols par semaine qui relient Pau à Nantes, soit neuf rotations hebdomadaires. La compagnie Chalair – qui a repris là une ligne déjà opérée par Air Transport Pyrénées puis Proteus, jusqu’en 2002 – propose des départs quotidiens à partir de Pau du lundi au jeudi, à 9h30 et 18h20, plus un départ le vendredi à 18h20. En sens inverse, deux départs quotidiens depuis Nantes les lundi et jeudi (7h55 et 16h45) plus le vendredi (16h45).

Le vol, d’une durée moyenne d’une heure quinze, s’effectue à bord d’avions Beechcraft de 19 places qui sont déjà basés à Bordeaux et réalisent des liaisons quotidiennes avec Nantes. Pour l’instant, le prix du billet est relativement élevé : il faut, en moyenne, compter de 175 à 250 euros pour un aller simple.

Share This