Plus de passagers, plus de trafic, plus de chiffre d’affaires. Le transfert de trafic de Biarritz dope, depuis quatre semaines, l’activité
La fermeture de l’aéroport de Biarritz, du 3 février au 4 mars, a-t-elle profité à son homologue palois ? À cinq jours de la réouverture de la plateforme aéroportuaire basque, la réponse est oui. Hier, les professionnels qui travaillent dans l’aérogare de Pau-Uzein, confirmaient avoir tous enregistré un surcroît d’activité.
« Nous devrions comptabiliser au moins 8 000 passagers en plus sur les vols Air France vers Orly, Roissy et Lyon. Et c’est sans compter l’expérience EasyJet (lire ci-contre), pour laquelle les équipes de l’aéroport de Pau-Pyrénées ont relevé le challenge », confiait le directeur Thierry Souchet.
Même satisfaction au niveau du nouveau point presse café ouvert en début d’année. « Nous avons eu plus de monde qu’en janvier. Les passagers qui viennent de Biarritz, restent plus longtemps sur place et consomment. Mais ces derniers confiaient aussi qu’il leur tardait de retrouver leur aéroport. » Le parking qui disposait de 60 places en plus a lui aussi été bien rempli, parfois saturé.
Des navettes en bus vides
« Oui, nous avons eu plus de monde, mais ce n’était pas non plus la folie », confiaient de leur côté les agents Europcar et Sixt, deux grosses enseignes de location de voiture. « Les agences de Biarritz sont toujours ouvertes et les grandes entreprises, qui sont des clientes privilégiées, n’ont pas changé leurs habitudes. »
À l’arrivée de la navette (1) de 9 heures, en provenance de Biarritz, les quinze passagers qui débarquent dont certains avec des planches de surf, affichent le sourire. « On apprécie ce service », souligne Joanna, qui travaille dans l’aviation d’affaire en Hongrie. « Comme beaucoup de navigants, je vis sur la Côte basque entre les périodes de vol. Et je me suis organisée. J’ai trouvé que l’aéroport de Pau était très confortable, très pratique, plus accessible aussi. »
Pour absorber ce surcroît de trafic, la compagnie nationale avait pris des dispositions exceptionnelles. La navette en bus a permis de conserver le code de destination Biarritz. « Un vrai plus pour la clientèle internationale », souligne Frédéric Alory, directeur régional Nouvelle Aquitaine d’Air France KLM :
« En prévision de cette fermeture, nous avions augmenté notre offre de sièges au départ de Pau de 22 % sur Orly, 13 % sur Roissy et 87 % sur Lyon, trois destinations que nous avons traditionnellement aussi à Biarritz. En utilisant des avions plus grands. »
Un vol sur Nice à venir
En hiver, le programme Air France est de six vols par jour sur Orly, trois sur Lyon et trois sur Roissy au départ de Pau. « À Biarritz, c’est la même chose. Mais nous avons une rotation en moins sur Roissy. » Résultat, la compagnie nationale transporte 565 000 passagers par an depuis Pau, 649 000 depuis Biarritz.
Ce qui a bien fonctionné cet hiver, à Pau, ce sont les vols mis en place le week-end depuis Lille, Strasbourg, Caen et Brest. « Nous avons eu une clientèle plus diversifiée que prévue, avec pas mal de personnes du Béarn, en plus des amateurs de ski. »
Air France, qui truste 95% des passagers qui passent par Pau Pyrénées, va proposer du 30 mars au 26 octobre, 82 vols par semaine, dont un nouveau vol sur Nice le samedi, du 25 mai au 31 août. Pour le reste, il y aura un vol pour Ajaccio le samedi, du 1er juin au 28 septembre. Et du 6 au 27 avril, des vols sur Lille, Caen, Strasbourg le samedi et sur Brest du 6 avril au 26 octobre.
(1) Le service de navette qui s’arrête dimanche était cofinancé par Air France, les aéroports de Biarritz et de Pau. Il était 100% gratuit pour les passagers. Il a transporté en moyenne 50 personnes par jour.