Pau : des suppressions de postes envisagées au sein de la Chambre de commerce

Mar 19, 2018 | Economie, Presse française

Pau : des suppressions de postes envisagées au sein de la Chambre de commerce

Des suppressions de postes sont envisagées au siège de la CCI, rue Barthou (notre photo), mais aussi à l’ESC et au CNPC, les écoles gérées par la chambre consulaire. © Archives PP

Ascencion Torrent

 

Par Pierre-Olivier Julien, publié le , modifié .

Ces suppressions à la chambre consulaire de Pau sont à l’ordre du jour de l’assemblée de la CCI Région du 29 mars. Son école de commerce serait la plus touchée.

C’est une issue qui couvait depuis plusieurs semaines. Elle a commencé à s’esquisser concrètement ce vendredi. Plusieurs postes sont en passe d’être supprimés au siège de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Pau Béarn, mais aussi dans les écoles qu’elle gère, l’École supérieure de commerce (ESC) et le CNPC (l’école des métiers du sport). Selon nos informations, plusieurs salariés concernés en ont été informés dans la matinée.

C’est l’ESC qui, toujours selon nos informations, paierait le plus lourd tribut avec 15 à 20 postes de professeurs et administratifs en passe de disparaître. La rue Barthou perdrait de son côté huit emplois. Au CNPC, seul un poste serait supprimé.

« Des décisions à prendre »

« Il y a des décisions à prendre, nous confirme le président de la CCI Didier Laporte. Mais il n’y a aucune annonce encore. Suppression de postes ne veut pas dire non plus automatiquement licenciements. Nous sommes dans le cadre d’une procédure qui m’oblige à la plus grande discrétion. Les décisions reviendront à l’assemblée générale de la Chambre de commerce et d’industrie régionale, qui se tiendra le 29 mars. »

Ce point sur de possibles suppressions de postes « est en effet à l’ordre du jour de la CCI Région qui est l’employeur des agents », ajoute un communiqué, rappelant aussi que la CCI Nouvelle-Aquitaine « est la seule autorité compétente pour traiter de cette question ». Nous avons tenté de joindre cette chambre consulaire basée à Bordeaux, sans succès ce vendredi après-midi.

« Guère surprenant »

Reste qu’en coulisses, cette situation ne surprend guère les salariés. « C’est un problème structurel. La réforme du réseau consulaire a entraîné la baisse des dotations de l’État, de nos ressources fiscales. Ici, c’est la fin d’un processus.Logique quand on vote des budgets déficitaires », commente un employé de la CCI. Chambre territoriale qui doit aussi faire face au prélèvement sur son fonds de réserve, « l’État nous a ponctionné plus de 4 millions pour renflouer ses caisses ».

Lors de ses vœux en début d’année, Didier Laporte déjà tirait la sonnette d’alarme : «Nous avons le sentiment d’assister, impuissants, à un détricotage en règle organisé par l’État avec des décisions amputant de près de 20 % notre ressource fiscale. La chute est raide : des 9 millions d’euros dont nous disposions en 2012, il ne nous reste plus que 4,3 millions en 2018. » Ce vendredi, il pouvait nous confier que le contexte global était bien à l’origine de ces « possibles » suppressions de postes.

Un état des lieux que dressent d’ailleurs toutes les CCI en France. Bien souvent obligées de prendre alors des solutions radicales. On peut se souvenir que la CCI de Tarbes, il y a deux ans, avait elle aussi engagé un plan de suppression de postes.

L’ESC face à la concurrence

Concernant l’ESC, outre les difficultés financières de la maison mère, s’ajoute également sans doute la baisse des effectifs des étudiants. Celle-ci s’explique par la concurrence croissante des autres écoles de commerce. « Il y a celles qui sont en première division, comme HEC et l’Essec, qui doivent se battre sur le plan international, et qui augmentent leur jauge. Cela siphonne les écoles régionales qui à leur tour tentent d’attirer de nouveaux étudiants. Ce qui siphonne les écoles en troisième division comme nous. En deux-trois ans, on a perdu 40 % d’effectifs d’étudiants », nous confie-t-on du côté du campus. Et qui dit moins d’étudiants, dit aussi moins de ressources… Pas facile alors de rebondir et de sauver des postes.

La chambre consulaire rationalise aussi ses actifs

Le contexte financier de la CCI Pau Béarn n’implique pas seulement ce possible écrémage du personnel. Comme nous le détaillions dès le 24 janvier, la chambre consulaire s’est lancée dans un grand plan de rationalisation de ses actifs immobiliers. D’abord à son siège de la rue Barthou, qui va voir réorganiser ses espaces pour disposer d’un site plus fonctionnel et plus facilement accessible au public et aux ressortissants de la chambre consulaire. Avec pour conséquence la vente de l’un des trois bâtiments – celui au n°23 – qui viendra financer le chantier estimé à 3 millions d’euros.
Autre projet concernant les bâtiments, le vœu de déménager au plus tard en 2020 le CNPC de Lescar vers Pau (sans doute aux Rives du Gave, près du stade d’eaux-vives), une opération qui se chiffre autour de 3,4 millions €.

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