Après avoir étudié ce document de plus de 120 pages pendant une semaine, les membres du Croc en ont livré leur analyse.
Après plus de deux ans de combat judiciaire avec le conseil régional et son président Alain Rousset, le Comité contre la réouverture de la ligne Oloron – Canfranc (Croc) a enfin pu obtenir l’étude de rentabilité socio-économique du projet de réouverture de la voie ferrée Pau – Canfranc. Après avoir étudié ce document de plus de 120 pages pendant une semaine, les membres de l’association en ont livré leur analyse.
Pour rappel, à travers ce dossier, Rail concept tente d’atténuer les conclusions négatives livrées par RFF en 2013 quant à la réouverture de la ligne franco-espagnole.
« Anormalement tronquée »
Après lecture de l’étude, le Croc « constate sur le fond que malgré un scénario et un montage explorant toutes les leviers d’optimisation et de rationalisation susceptibles de dynamiser l’économie générale et l’efficacité du projet de réouverture de la liaison qui sortirait du champ de la gestion publique de la SNCF, le bilan socio-économique obtenu est loin de rassurer. »
« Même ajusté, le bilan reste loin d’atteindre la moindre rentabilité ». Toujours selon l’association, « Rail Concept ne présente pas un comparatif des investissements sur Pau-Canfranc comme il l’écrit, mais sur Bedous – Canfranc seulement. (…) Par voie de conséquence son évaluation globale des investissements nécessaires à la réouverture de la liaison Pau Saragosse est anormalement tronquée du coût d’Oloron-Bedous », ce qui fausserait le décompte des investissements.
Pour le Croc, « l’économie générale de ce projet, fût-elle optimisée par les gains attendus de la gestion privée, n’évite pas un lourd déficit annuel du service ferroviaire. »
Alors que Rail concept suggère d’instaurer un péage pour les poids lourds pour le franchissement du tunnel du Somport afin d’améliorer la fréquentation et les comptes de l’acteur ferroviaire, l’association juge cette hypothèse « comme un point de grande fragilité du montage car sa faisabilité juridique est plus qu’incertaine ».
« Les hypothèses de couverture de ce déficit par des recettes improbables (péage du tunnel routier) ou pour le moins hasardeuses (activités touristiques ou commerciales connexes) laissent peser un risque important de couverture quasi totale de ce déficit par les collectivités publiques », conclut le Croc.