François Mengin Lecreulx a remplacé Nicolas Pernot à l’été 2018 au poste de DGS. 13 mois après, l’énarque apprécie le dynamisme de Pau
« Sud Ouest » Après un an d’exercice, comment vous sentez-vous à Pau ?
François Mengin-Lecreulx C’était une année très riche. J’ai d’abord découvert une ville en pleine mutation. Je ne m’attendais pas à voir Pau sur un rythme de transformation accélérée. Si on regarde tout ce qui a été fait ces dernières années sur le plan de l’attractivité résidentielle, en termes de requalification des espaces publics, reconquête du cœur de ville, en termes d’équipements que ce soit les halles, le projet du BHNS, la couverture très haut débit, c’est énorme. Tous les projets du mandat actuel concourent à la mutation de la ville. C’est une ville qui retrouve aussi son attractivité commerciale.
Vu de l’extérieur, je savais qu’il y avait un certain dynamisme économique et sportif, culturel mais je n’imaginais pas une telle dynamique de transformation. C’est un ressort de motivation très fort au quotidien.
C’est aussi une grosse pression dans le travail ?
Il y a une ambition très forte exprimée par François Bayrou et son équipe pour faire en sorte d’accompagner cette dynamique de mutation. Derrière, pour les services et l’ensemble du personnel, c’est une exigence de résultat mais c’est aussi quelque chose qui porte beaucoup au quotidien. C’est agréable d’être dans l’accompagnement d’une dynamique forte.
« Tous les projets du mandat actuel concourent à la mutation de la ville »
Nous avons la chance à Pau d’avoir une administration de très haut niveau. Les agents sont à la fois dans le tempo par rapport à l’impulsion donnée mais aussi dans le répondant technique face aux contraintes juridiques, techniques, administratives qui s’attachent aux projets. Ils sont dans la recherche de solutions pragmatiques.
Avez-vous un rôle de temporisateur ?
Le métier du directeur général des services (DGS) est un métier de conciliation des temporalités. Nous avons une fonction de courroie de transmission entre de l’impulsion donnée par le politique et la remontée des services en termes d’arbitrage.
Une fonction de gestionnaire aussi en ressources humaines, finances, juridiques. Tout ceci est du temps long. Il existe une troisième fonction qui est celle de la déclinaison technique des politiques publiques. Les élus donnent l’impulsion et derrière il faut assurer la mise en œuvre opérationnelle, coordonner les différentes directions, lever les arbitrages techniques. Ceci est plutôt une temporalité de court terme aujourd’hui.
« Nous arrivons à avancer sur des chantiers lourds »
Vous êtes à la fois responsable des services de la ville mais aussi de l’agglomération. La transversalité se concrétise-t-elle ?
Nous sommes dans une organisation assez originale. La mutualisation de la ville centre et de l’agglo est très aboutie. C’est historiquement ancré, cela avait été monté par André Labarrère à l’époque. Cela permet souvent une cohérence des interventions vis-à-vis du citoyen. En revanche, je m’attache à montrer que l’administration communautaire n’est pas qu’au service de la ville de Pau mais de l’ensemble de l’agglomération. C’est un point de vigilance.
Comment qualifiez-vous le dialogue social au sein des collectivités ?
Il y a une grande qualité du dialogue social interne à Pau et je souligne son caractère apaisé. Nous arrivons à avancer sur des chantiers lourds. L’un des sujets structurants de l’année qui vient de s’écouler était celui du temps de travail. Il y avait ici un décalage par rapport à l’application de la loi. Nos agents ne travaillaient pas 1 607 heures par an mais 1 580 à 1 585 heures.
Nous avons réussi à trouver un terrain d’entente gagnant- gagnant en se mettant en conformité avec la loi. Les agents vont travailler plus mais ils vont récupérer des jours. Gagnant pour l’administration car non seulement on se met en conformité avec les textes mais on permet une ouverture au public plus importante sur certains services.
Au global, ils vont travailler 36 heures par semaine en moyenne ce qui représente six jours de plus sur l’année mais ils récupèrent trois jours de RTT.
Vous avez parlé d’attractivité commerciale mais nous voyons encore de nouvelles vitrines fermées. Comment dire qu’elle est revenue ?
C’est un constat qui ressort régulièrement mais les chiffres sont quand même là. Ils sont régulièrement évoqués par le maire. Nous avons un solde positif entre les ouvertures et les fermetures qui est devenu positif. Nous en ouvrons plus que nous en fermons chaque année à Pau. En 2018, il était de plus de 35 commerces. C’est un travail de longue haleine.
La politique vous tente-t-elle ?
J’en fais d’une certaine manière ! Je ne crois pas à la notion de DGS apolitique. On est là pour assurer la continuité de l’institution mais je pense que l’essence de ce métier c’est d’être au service du projet d’une majorité. Je ne pourrais pas travailler pour une autre majorité.