Une cinquantaine de personnes se sont réunies devant la sous-préfecture d’Oloron, ce mardi, pour rendre hommage au camionneur décédé le 27 août 2018 en Aspe
Le 27 août 2018, un chauffeur de camion espagnol perdait la vie suite à un accident survenu sur la R134, près du fort du Portalet. Après le rassemblement des élus ce lundi en vallée d’Aspe, c’était au tour des collectifs Stop aux camions, Anvii et la Goutte d’espoir d’organiser une commémoration, ce mardi en début d’après-midi devant la sous-préfecture d’Oloron.
Contre les déviations
Une cinquantaine de personnes ont participé à ce rassemblement, qui avait reçu le soutien des mouvements politiques écologistes du Béarn et du parti occitan. Ce fut l’occasion pour les collectifs citoyens de se désolidariser du point de vue des élus, qui appellent à la mise en place de rénovations sur la R134. « Construire des déviations n’enlèvera pas les problèmes de pollution : ça les décalera juste sur quelques mètres », estime l’aspois Didier Bayens. L’ex-élu de Borce informe par ailleurs que le sous-préfet lui a expliqué lors d’une réunion « qu’il n’y aurait pas de nouvelles infrastructures sur cette route, seulement des aménagements ».
L’Aspois croit également savoir que l’État a d’autres projets pour la R134 : « le ministère des Transports songerait à la déclasser en route départementale ». Ce que dément André Arribes, vice-président du conseil départemental aux infrastructures routières : « nous avons eu des discussions avec l’État, mais il n’a pas été question de ça ». Un tel projet avait déjà été envisagé il y a quelques années, mais finalement abandonné. Bien que le maire d’Oloron Hervé Lucbéreilh y verrait un avantage : « le Département serait plus réactif que l’État en ce qui concerne la rénovation des routes ».
« Voies mangeuses de terres »
De son côté, Anvii a critiqué la pétition de Béarn Adour Pyrénées, signée par 78 décideurs locaux, appelant à la mise en place d’infrastructures routières en Haut-Béarn : « ils veulent ainsi faire pression sur les pouvoirs publics pour la construction de nouvelles voies routières rapides en Béarn, voies mangeuses de terres agricoles, appelant à plus de trafic routier chez nous, donc plus d’accidents, de pollution et de morts, et alors même que le réchauffement climatique s’accélère ». L’association a rappelé qu’ « à ce jour, plus de 6 266 citoyens sont signataires des pétitions contre la traversée des matières dangereuses en vallée d’Aspe et ailleurs. On ose donc imaginer qu’autant de personnes sont contre une voie rapide Oloron-Lescar, contre la déviation d’Oloron, qui y déverseraient encore plus de camions, et plus vite ».