Placée en liquidation judiciaire le 15 octobre, l’entreprise Sintertech devait mettre un terme à son activité d’ici une semaine. Face à la demande des constructeurs automobiles, les salariés poursuivront finalement le travail jusqu’au 31 décembre.
La liquidation judiciaire avait été prononcée pour Sintertech le 15 octobre dernier au tribunal de commerce de Grenoble. La société spécialisée dans la production de composants en métal fritté utilisés dans la constitution des distributions, des boîtes de vitesse et des moteurs devait définitivement arrêter ses sites à la fin du mois d’octobre.
Retournement de situation ce mercredi 23 octobre : le tribunal de commerce a finalement statué sur la continuation de l’activité des trois usines situées en Isère et à Oloron, et ce, jusqu’au 31 décembre.
La poursuite du travail à Sintertech va permettre d’éviter une rupture d’approvisionnement à des constructeurs automobiles importants tels que Renault ou Volvo. « Un rebondissement pourtant pas si inattendu », estime Jérémie Giono, secrétaire départemental de la Fédération de l’Isère du Parti communiste français. « Alors que les clients de Sintertech, PSA et Renault notamment, s’étaient désistés – entraînant le retrait de la seule offre de reprise – ils se sont aperçus que les pièces concernées ne pouvaient être produites ailleurs. Et pour cause, Sintertech est la seule entreprise capable d’en produire à ce jour. Voilà donc des financiers qui ont sabordé sans aucun scrupule une entreprise, pour ensuite s’apercevoir qu’elle et ses salariés étaient indispensables à toute la chaîne de production ».
Pour le représentant du Parti communiste, « ce sont bien les salariés qui tiennent les clés dans leurs mains, en témoigne la négociation menée où ils ont obtenu un salaire de 5 000 € brut par mois pour ces trois mois de reprise de la production. Bien maigre consolation si la liquidation devait être confirmée, mais démonstration claire que ce sont les ouvriers et les ouvrières qui créent la richesse dans les entreprises ! »
« Maintenant, les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités », estime Jérémie Giono : « Il n’est pas pensable qu’une entreprise comme Sintertech reste en situation de liquidation, alors que les productions ont repris sur demande des clients : Sintertech doit vivre ! »
L’entreprise salarie 280 employés, dont 73 sur le site d’Oloron.