Après la réouverture d’Oloron-Bedous, le Creloc table toujours sur la remise en service à moyen terme de Bedous-Canfranc.
Après les rapports Duron et Spinetta, et les inquiétudes qui ont affleuré pour les petites lignes, le Creloc redit ses arguments en faveur de la ligne Oloron-Canfranc.
Les militants du Creloc, qui promeuvent la réouverture intégrale de la ligne Oloron-Canfranc, et leurs homologues espagnols de la Crefco, veulent frapper fort. Ils viennent ainsi d’écrire au président de la République Emmanuel Macron pour l’inviter à découvrir la ligne pyrénéenne.
Une missive qui s’inscrit dans la foulée de la remise de deux rapports qui ont fait couler beaucoup d’encre : le rapport Duron et le rapport Spinetta. Tous deux à vocation différente – le rapport Duron n’évoque pas le statut des cheminots -, ils ont pour point commun d’interroger l’avenir des petites lignes. Et d’évoquer leurs éventuelles fermetures.
Les enseignements du colloque
De quoi évidemment interpeller les défenseurs de la ligne. Mettant en avant les actes du colloque organisé le 11 janvier dernier à l’université de Pau, le président du Creloc Alain Cazenave-Pierrot pointe ainsi que ladite journée a mis en lumière l’existence de nombreux acteurs intéressés par la réouverture, notamment chez les chargeurs.
De fait, le fret aurait un vrai avenir par cette ligne comme le confirment les propos du directeur de l’opérateur ferroviaire de proximité (OFP) Sud-Ouest, la jeune compagnie dédiée au transport de marchandises mise en place par la CCI et le port de Bayonne.
« Par ailleurs, ce n’est pas une petite ligne mais la ligne internationale Pau-Saragosse », argumentent les membres du Creloc qui insistent aussi sur l’enjeu climatique, rappelant les engagements nés des accords de Paris. Ils notent également que sur le versant espagnol, 73 millions d’euros sont inscrits pour moderniser, à partir de 2019, l’axe Canfranc-Huesca « avec mise aux normes au standard européen, installation de la fibre optique… » Une ambition qui impose aux décideurs français de ne pas faire défaut à leurs voisins espagnols.
Alternative aux camions
Le porte-parole du Creloc, Jean-Luc Palacio, relève aussi que l’urgence climatique est complétée par une nécessité sécuritaire. Le trafic des poids lourds explose en effet en vallée d’Aspe en raison de l’installation de nouveaux péages sur les autoroutes basques espagnoles. Autant dire que l’usage du train apparaît de plus en plus pertinent. Que ce service soit d’ailleurs opéré par la SNCF ou un de ses concurrents.
Par la voix de son président régional, le Moneinchon Christian Broucaret, la FNAUT (Fédération nationale des usagers des transports, qui représente les usagers) indique ne pas être opposée à l’ouverture à la concurrence des TER. Ce qui induit que d’autres compagnies que l’opérateur historique pourraient un jour opérer la ligne Pau-Bedous-Canfranc.