Nouveaux échangeurs sur l’A64 : le point sur les trois projets béarnais retenus par l’Etat.
Journal La République, le 19 septembre 2016
Par Éric Normand, publié le 19 septembre 2016, modifié à 9h02.
La révélation ce dimanche des projets intégrés dans le second plan de relance autoroutier a réservé une belle surprise pour le 64. Les trois projets béarnais y ont été intégrés.
Il n’en manque pas un, et ce devrait donc être une annonce plutôt heureuse pour leurs promoteurs. Les trois projets béarnais de nouveaux diffuseurs sur l’autoroute A64 – respectivement à Carresse-Cassaber, Orthez et Morlaàs-Berlanne – ont été intégrés parmi les 30 réalisations d’échangeurs (ou semi-échangeurs) qui seront conduites dans le cadre du second plan de relance autoroutier. La carte de ces 30 projets d’échangeurs a été dévoilée ce dimanche par « Le Journal du dimanche », en complément d’un entretien du ministre des Transports, le Landais Alain Vidalies.
Annoncé cet été par François Hollande, le second plan de relance autoroutier doit permettre de soutenir le secteur des travaux publics avec des chantiers de modernisation et d’aménagement répondant prioritairement à des demandes de collectivités locales. Une enveloppe d’1 milliard d’euros est prévue et sera abondée, dixit Alain Vidalies, « en partie par une augmentation du tarif des péages de 0,3 et 0,4 % ».
L’État veut aller vite
En cela, l’État a tiré les leçons du premier plan de relance autoroutier, basé sur des travaux d’élargissement de différents axes en échange d’allongement des concessions. Plan qui a traîné dans le temps en raison de négociations serrées avec les sociétés d’autoroute, mais aussi du peu d’enthousiasme de la Commission européenne pour ce type de montages. À titre d’exemple, élément de ce premier plan, les travaux de mise à 2 fois 3 voies de la section Ondres-Saint-Geours-de-Maremne, sur l’A63 dans les Landes, n’ont toujours pas débuté.
Avec ce second plan, l’exécutif souhaite aller plus vite et promet des chantiers « dès la fin 2017 ». Ce qui explique la sélection de projets plus modestes que des mises à 2 fois 3 voies, au profit de constructions d’échangeurs. Les sociétés autoroutières – ASF (groupe Vinci) chez nous – ont donc fait remonter les différents projets en germe sur leurs territoires.
Négos avec les collectivités
Reste désormais à passer à la phase opérationnelle. « Demain (lundi), j’adresserai aux préfets de région une circulaire pour engager de suite les négociations avec les collectivités locales, avec l’objectif de les finaliser d’ici au 30 septembre. L’idée est de les passer vite à la signature de protocoles entre le 15 décembre et le 15 janvier, pour engager les premiers travaux à la fin de l’année 2017 », indiquait Alain Vidalies au « JDD ».
Voilà les élus prévenus. La balle est donc dans le camp des collectivités si elles veulent voir les travaux ne pas trop tarder. D’autant que l’usager ne sera pas le seul à mettre la main à la poche : ces collectivités (et donc le contribuable) devront aussi verser leur écot. Reste à voir dans quelles proportions, sachant qu’un échangeur, suivant sa configuration, s’évalue le plus souvent entre 12 et 18 millions d’euros. Pour le reste, au regard du calendrier (travaux de 2017 à 2020) fixé par l’État, les études et enquêtes publiques qui manquent devront être conduites un peu plus rapidement qu’elles ne l’ont été jusqu’à présent.
Des trois projets béarnais (lire ci-dessous), celui de Carresse-Cassaber apparaissait le plus avancé. Les deux autres de Morlaàs et d’Orthez s’annonçaient à plus long terme. Depuis ce dimanche, les cartes sont désormais rebattues.
Trois projets qui ne sont pas tous au même point
Décryptage Les trois projets béarnais n’ont pas le même niveau d’avancement. Explications.
1Carresse-Cassaber. C’est le projet le plus avancé. Il s’agit d’aménager un demi-échangeur à Cassaber, en limite des Pyrénées-Atlantiques et des Landes. Sa réalisation permettrait de soulager les villages environnants mais aussi les cités de Salies et Peyrehorade du trafic des poids lourds issus des carrières voisines Cemex ou Siniat. Son atout est d’être appuyé par les conseils départementaux des Pyrénées-Atlantiques et des Landes. Études de faisabilité et d’opportunité ont été réalisées en 2014. A priori, les discussions porteraient depuis sur le tour de table. Sachant que les carriers, notamment Cemex, avaient annoncé leur accord pour participer au financement.
2La Virginie (Orthez). Ce projet n’était pas le mieux placé il y a encore quelques mois mais a réussi à sortir des limbes et dépasser le projet de Morlaàs. Il s’agit de remettre en service, en le modernisant, l’ancien accès de la Virginie, à l’ouest d’Orthez, reconverti il y a plus d’un quart de siècle en bretelle de service. ASF vient de rendre l’étude sur ce projet (notre édition du 2 août). Défendue par le maire d’Orthez Yves Darrigrand, sa réalisation, suivie d’un arrêté préfectoral, permettrait d’interdire aux poids lourds en transit le passage par le centre d’Orthez. Son intégration au plan de relance pourrait également permettre de débloquer un autre dossier, celui de la rocade centre.
3Berlanne (Morlaàs). Si les deux projets précédents visent d’abord à sécuriser des bourgs, le troisième, celui de Morlaàs-Berlanne au nord-est de Pau, répond plutôt à des objectifs économiques. Une ouverture réclamée par les acteurs économiques qui permettrait de mieux desservir les zones de Berlanne (Morlaàs), Europa II (Pau), voire Aéropolis (Bordes). Pour autant, ce projet reste peu avancé puisque l’étude de faisabilité, dont le principe est acté, n’a toujours pas été réalisée.