Méga-camions, hydrogène et chemin de fer sont l’avenir du transport de marchandises soutenable

Juil 9, 2019 | Economie, Presse espagnole

HERALDO DE ARAGON
9/7/2019
B. A.

Le secteur des transports de marchandises par route est confronté au défi de réduire ses émissions et de rester compétitif. Le cycle Mobility City a réuni ce mardi quelques-uns des protagonistes du secteur. Ils ont souligné le potentiel du chemin de fer, des méga-camions et des énergies alternatives comme l’hydrogène. « La nouvelle législation oriente vers de nouveaux produits et les constructeurs travaillent à améliorer les moteurs thermiques traditionnels, qui ont encore une marge de progrès, même si c’est de plus en plus difficile car le véhicule industriel est déjà à très haut rendement », a exposé Arancha García, directrice de l’Industrie et de l’Environnement à l’Anfac (association espagnole des fabricants d’automobiles et de camions, NdT).
Lors de la journée ‘Soutenabilité et transport de marchandises par route. Un nouveau défi pour les économies européennes‘, l’accent a été mis, parmi les énergies alternatives dans le transport de marchandises, sur le gaz naturel et l’hybridation avec batteries électriques, « bien qu’elles aient leurs limites », a dit García. Dans ce secteur, « l’hydrogène nous parait la voie naturelle, avec la pile à combustible », a-t-elle reconnu, plutôt que le véhicule totalement électrique. « Dans les dix prochaines années, l’industrie va devoir faire un effort technologique similaire à celui qui a été fait au cours des trente ans précédents », évoquant la réduction de la consommation de carburant et les émissions.

Eugenia Sillero, secrétaire générale de Gasnam, a affirmé que « le gaz naturel est un grand pas dans la bonne direction pour décarboner le transport » car c’est un « vecteur d’entrée » du gaz renouvelable dans la mobilité, incluant le bio-méthane, le gaz synthétique et l’hydrogène.
Le représentant de la Direction Générale du Trafic (DGT) a exposé l’augmentation du nombre de demandes de ce qu’on nomme méga-camions depuis leur autorisation en 2016. Une alternative plus performante qui est passée de 737 autorisations en 2017 à 925 en 2018 et autour de 1.000 cette année. Cette évolution suggère que « ce mode de transport est en train de se standardiser », selon Fernando Velasco, responsable Véhicules à la direction générale du Trafic. Quant aux ‘dúo trailers‘ (semi-remorques accouplées, NdT), il a souligné leur maniabilité et leur polyvalence, après les essais qui autorisent la fabrication, de sorte qu’ils pourront être réglementés dans l’avenir. Il a qualifié de « révolution » dans la mobilité les changements actuels, avec des villes comme Zaragoza à la tête dans l’introduction de trottinettes électriques partagées, une nouvelle forme de transport à laquelle travaille actuellement la DGT.
« Les villes deviennent des prescripteurs de ce que sera la mobilité dans l’avenir », affirme García, de l’Anfac. C’est un des défis que doit relever le secteur de l’automobile que représente cet organisme, dans lequel la capitale aragonaise est un « pôle industriel ». Les autres défis du transport sont « l’environnement globalisé où les protectionnismes et les protections douanières nous touchent, comme le “brexit’ » ou les guerres commerciales des Etats Unis, mais aussi le concept de mobilité en tant que service, la connectivité et l’automatisation, ainsi que les nouvelles normes environnementales.
José Luis Rodrigo, directeur général de la Fundación Ibercaja, organisatrice du cycle avec la Chambre de Commerce et la Foire de Zaragoza et avec le soutien du Gouvernement d’Aragón, est revenu sur le concept de mobilité en tant que service. « Malgré ses nombreux avantages, le transport est confronté à des défis comme la soutenabilité car il reste dépendant du pétrole ». De son côté, Manuel Teruel, président de l’institution des chambres de commerce, a souligné le poids de l’Aragón dans le secteur du transport de marchandises, avec trois des dix plus importants transporteurs d’Espagne. Il a rappelé que 30% du transport de l’Union Européenne devra revenir au chemin de fer en 2030, et 50% en 2050, un objectif encore lointain pour l’Espagne qui n’en est qu’à 5%.
Dans ce sens, la ministre régionale sortante de l’Economie a souligné des projets intermodaux comme le port sec de Caspe et celui de la première autoroute ferroviaire d’Espagne, qui relierait Plaza au port andalous d’Algésiras « pour que tous les camions qui traversent la péninsule du nord au sud et rejoignent l’Afrique puissent optimiser leurs trajets et contribuer à la réduction des émissions et au défi de la soutenabilité ».
La Fundación Ibercaja et la Fundación Basilio Paraíso organisent ce cycle de conférences pour faire connaitre les tendances de la mobilité soutenable. Le projet Mobility City promeut le débat vers une mobilité soutenable. En sa première année, il reçoit le soutien de 30 entreprises, et du Gouvernement d’Aragón.

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