L’utilité publique des travaux ferroviaires au sud de Bordeaux est confirmée

Oct 24, 2019 | Ferroviaire, Presse française

La LGV Tours-Bordeaux a permis de faire sauter le bouchon ferroviaire au nord de Bordeaux, il reste celui au sud de la gare Saint-Jean.
La LGV Tours-Bordeaux a permis de faire sauter le bouchon ferroviaire au nord de Bordeaux, il reste celui au sud de la gare Saint-Jean. (Crédits : LTB / Mikaël Lozano)

La cour administrative d’appel de Bordeaux a validé, le 17 octobre dernier, la déclaration d’utilité publique (DUP) des travaux de mise à trois voies ferrées à la sortie sud de Bordeaux. La fin de ce bouchon ferroviaire permettra notamment l’essor d’un réseau express métropolitain et, à plus long terme, de la LGV vers Toulouse.

Le 29 juin 2017, le tribunal administratif de Bordeaux prononçait l’annulation de l’arrêté déclarant d’utilité publique les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB) à la suite du recours introduit par Landes Graves Viticulture Environnement en Arruan (LGVEA), de dix autres associations et de la communauté de communes de Montesquieu. Près de 28 mois plus tard, le 17 octobre 2019, la cour administrative d’appel de Bordeaux vient de rendre un arrêt établissant l’exact contraire de la décision retenue en première instance. S’appuyant sur un arrêt du Conseil d’Etat rendu en avril 2018 sur la LGV , le juge administratif estime que l’information du public sur le futur chantier AFSB a bien été complète. Résultat : la déclaration d’utilité publique (DUP) est rétablie et ce chantier d’ampleur, qui s’inscrit dans le grand projet ferroviaire du sud-ouest (GPSO), est de retour sur les rails.

Un chantier à 600 M€

Après que l’arrivée de la LGV Tours-Bordeaux a permis de faire sauter le bouchon ferroviaire au nord de Bordeaux, il reste encore un goulot d’étranglement à la sortie sud de de la ville. Pour le supprimer, le programme AFSB comprend la mise à trois voies de la section du réseau ferroviaire national entre le sud de la gare Saint-Jean et Saint-Médard d’Eyrans : aménagement des voies existantes, ajout d’une 3e voie, réaménagement des gares de Bègles, Villenave-d’Ornon, Cadaujac et Saint-Médard d’Eyrans, suppression de six passages à niveau et réalisation de protections acoustiques sur 10,5 km. Il s’agit d’un chantier sous maîtrise d’ouvrage de SNCF Réseau évalué autour de 600 M€. Le calendrier de réalisation des travaux n’est pas encore arrêté mais ce feu vert est accueilli avec beaucoup de satisfaction du côté de la Région Nouvelle-Aquitaine, qui pilote les trains régionaux et soutient le projet de LGV vers Toulouse.

« C’est une bonne nouvelle qui en appelle quatre autres : ça va nous permettre de débloquer des sillons pour mettre davantage de TER sur les rails vers Agen, Langon et Arcachon. C’est aussi une condition indispensable pour établir un cadencement des TER dans le cadre du futur réseau express métropolitain soutenu conjointement par la Région et la Métropole. C’est une bonne nouvelle pour le redémarrage du projet de ligne à grande vitesse vers Toulouse : ce n’est pas une condition suffisante mais c’est absolument nécessaire. Enfin, nous pourrons également faire circuler davantage de trains de fret », réagit Renaud Lagrave, le vice-président du conseil régional en charge des transports.

FNAUT Bordeaux RER métropolitain

Le projet de RER métropolitain porté par la Région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole d’ici à 2029 (crédits : Fnaut Nouvelle-Aquitaine / Bordeaux Métropole).

Même soulagement du côté des usagers des transports publics. « LGV vers Toulouse ou pas, ce chantier est indispensable pour améliorer les trains du quotidien que sont les TER, c’est indéniablement une bonne nouvelle », considère Christian Broucaret, le président de la Fédération des usagers des transports de Nouvelle-Aquitaine. Enfin, le groupe Europe Ecologie – Les Verts (EELV) au conseil régional se félicite également de cette décision « qui permettra d’améliorer le fonctionnement de TER, de lancer la diamétralisation des lignes pour le RER métropolitain et de densifier le fret », selon Christine Moebs, conseillère régionale EELV de Gironde, déléguée à l’innovation sociale et présidente de la commission transports et infrastructures. Mais elle rappelle son « opposition au projet GPSO et à tout financement des lignes à grande vitesse vers Toulouse et vers l’Espagne »

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