Selon une source proche du dossier, les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax échapperaient au couperet mais leur mise en service serait décalée de quelques années.
Le Conseil d’orientation des infrastructures, présidé par Philippe Duron, remet ce jeudi son rapport à la ministre Elisabeth Borne
Autoroutes ou lignes à grande vitesse, les projets de grandes infrastructures ne manquent pas. C’est plutôt le financement qui fait défaut. Et, lors de la mise en service des LGV Tours-Bordeaux et Bretagne/Pays de la Loire, Emmanuel Macron et son gouvernement, en particulier Nicolas Hulot, avaient annoncé vouloir faire une pause dans les méga-projets pour en revenir aux transports de proximité.
Directement visées, les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax défendues bec et ongle par les deux présidents de Régions Alain Rousset et Carole Delga ainsi que par les maires des deux métropoles Alain Juppé et Jean-Luc Moudenc.
Avant une grande loi d’orientation des mobilités prévue pour avril, le gouvernement a donc demandé à Philippe Duron, ancien député PS du Calvados et déjà auteur d’une mission en juin 2013, de préparer le terrain en répertoriant et en hiérarchisant selon leur prix et leur priorité tous les projets soutenus par les élus de l’hexagone.
Opérateurs européens
Selon une source proche du dossier, les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax échapperaient au couperet mais leur mise en service serait décalée de quelques années. Une décision qui rassure l’entourage du président néo-aquitain Alain Rousset, plutôt inquiet après l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. « Il y a déjà des études et des acquisitions foncières alors c’était compliqué de penser que tout çà était fichu. On va pouvoir continuer à travailler sur le financement du projet mais il ne faut pas non plus que le retard soit trop long. L’important est de laisser une chance d’exister à ces deux lignes. »
D’autant plus important, précise ce proche d’Alain Rousset, que la société Lisea, concessionnaire de la ligne Tours-Bordeaux, est en contact avec des opérateurs européens qui veulent utiliser la ligne. » Si des Anglais ou des Allemands veulent utiliser ce tracé, ce n’est pas pour s’arrêter à Bordeaux, c’est pour aller jusqu’à Madrid. »
On en saura plus ce jeudi avec la remise officielle du rapport du COI et une conférence de presse de la ministre des Transports Elisabeth Borne. Reste que le GPSO demeure soumis à un aléa juridique, les recours qui ont été déposés au Conseil d’Etat à l’été 2016 contre la déclaration d’utilité publique et dont on ne connaît toujours pas la date d’audience.