PERIODICO DE ARAGON
RICARDO BARCELÓ
18/02/2019
Le fait qu’Inditex distribue depuis Saragosse plus de 330 millions de vêtements féminins par an à plus de 2.000 boutiques du monde entier n’est pas anecdotique. Le géant de la mode possède sur la Plateforme Logistique de Saragosse (Plaza) un de ses grands magasins au niveau mondial. Et ses installations ne cessent de croître. Ce fait est un de ceux qui ont amené l’Aragon à présenter sa candidature pour devenir le grand centre de distribution de marchandises du sud de l’Europe. Et il ne manque pas d’arguments pour cela.
Une étude élaborée par le Zaragoza Logístics Center para Aragón Exterior (Arex) révèle que la communauté est plus attractive pour accueillir de nouveaux investissements logistiques que d’autres places comme Rotterdam, aux Pays Bas, Lille (Hauts-de-France) ou Bologne (Emilie-Romagne, en Italie). Ces trois zones sont les grands concurrents de l’Aragon pour attirer les activités de distribution d’entreprises internationales. Il faudrait ajouter une quatrième en lice: la République Tchèque, qui a réussi à attirer les principaux fournisseurs mondiaux ces dernières années. Et ceux-ci recherchent non seulement le meilleur emplacement, mais également les conditions les plus favorables pour investir. Et sur ce chapitre, l’Aragón vient en tête, bien qu’avec encore quelques lacunes, principalement en matière d’infrastructures de communication, en particulier la largeur de voies du chemin de fer.
L’étude de ZLC, qui a été élaborée à partir de données d’organismes comme Eurostat, la Banque Mondiale, ainsi que des entretiens avec des experts des autorités portuaires, les opérateurs de transport et des consultants internationaux, examine cinq facteurs pour mesurer la capacité à attirer les investissements en logistique de ces régions du vieux continent : infrastructures (coûts des terrains, édifices…), salaires et disponibilité de la main d’œuvre, coûts de transports, dispositions globales et politique fiscale de chaque territoire. La conclusion est que l’Aragon est plus attractif que les autres régions sur presque tous les critères analysés.
Louer un magasin, par exemple, coûterait deux fois plus cher à Rotterdam (70 euros le mètre carré contre 35). Dans les autres localisations, le prix varie de 45 à 52 euros. A cela s’ajoute une disponibilité très limitée dans des zones plus ou moins saturées, ce qui contribue à faire monter les prix.
Les coûts du travail sont aussi un point fort de l’Aragon. Ainsi, à part en République tchèque, où les coûts de personnel sont inférieurs, l’Aragon est plus compétitif. Le coût par emploi en Aragon tourne autour de 3.029 euros par mois, contre 3.121 euros à Bologne, 4.000 à Rotterdam, 4.174 à Duisbourg (Allemagne) et 4.652 à Lille (France). En revanche, le taux de chômage est très supérieur en Aragón (11%) à celui des concurrents, ce qui explique ces coûts plus favorables en raison d’une plus forte disponibilité de la main d’œuvre.
Le capital humain disponible en Aragón présente des niveaux de qualification comparativement élevés par rapport aux autres régions analysées, car la communauté a réalisé ces dernières années un effort notable dans ce sens.
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Un autre élément qui joue un rôle important dans le choix de la localisation d’une activité logistique est le coût de transport, où l’Aragón est également bien placé. Le coût du dernier kilomètre est très compétitif, puisque la différence avec Bologne, par exemple, atteint 14% sur des distances de 30 kilomètres.
Ce qui est sûr, c’est que la logistique ressort comme une niche de marché très importante pour la communauté, qui accapare 38% de la superficie des plateformes logistiques de l’Espagne. De plus cette activité, qui emploie plus de 40.000 personnes, représente déjà 5,5% du PIB régional. Et elle reste à la hausse.