Les trains Talgo relient Moscou et Berlin en une nuit

Déc 19, 2016 | Ferroviaire, Presse espagnole

Les convois effectuent le changement d’écartement dans la localité biélorusse de Brest sans s’arrêter, grâce à la technologie de l’entreprise espagnole

PERIODICO DE ARAGON

MARC MARGINEDAS / MOSCOU

18/12/2016

Une fanfare, des petits drapeaux, des ministres et dirigeants d’entreprises étaient présents ce samedi dans la gare moscovite de Koursk pour inaugurer la liaison ferroviaire entre Moscou et Berlin avec des trains conçus et construits par l’entreprise espagnole Talgo. Le temps de voyage est réduit d’environ cinq heures, en raison de l’augmentation de la vitesse, et aussi du fait que le changement d’écartement, du standard international à celui de l’ex-URSS, ne prend que 20 minutes.

Les liaisons ferroviaires entre la Russie et les républiques de l’URSS et le reste de l’Europe ont été historiquement pénalisées par le même problème que celui qui a séparé  l’Espagne du continent durant un siècle et demi, jusqu’à l’ouverture du tunnel ferroviaire du Perthus en 2010 : la différence de largeur de voies. Jusqu’à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, les trains Talgo circulent à l’écartement russe, de 1.520 millimètres, un peu moins que l’écartement ibérique. A cet endroit, ils s’adaptent à l’écartement international de 1.435 millimètres, à l’aide d’un interchangeur similaire à ceux qui existent en de nombreux exemplaires en Espagne, et qui relient le réseau conventionnel ibérique au réseau LGV.

Cette ligne met en relief la portée internationale des entreprises espagnoles, a déclaré le ministre espagnol de Fomento, Íñigo de la Serna sur le quai de la gare, par -8 degrés. « Le portefeuille international de commandes des entreprises espagnoles du secteur des services et des infrastructures dépasse les 75 milliards d’euros », s’est-il félicité.

-/-

Sur le territoire allemand, le convoi est certifié pour une vitesse de 200 km/h.

Au total, trois unités seront affectées au trajet Moscou-Berlin, et vont rejoindre les quatre autres qui couvrent depuis 2015 les 440 kilomètres de la capitale russe à Nijni Novgorod en trois heures et demie.

L’entreprise espagnole est également présente en Ouzbékistan et construit même des trains au Kazakhstan à travers la ‘joint-venture’ Tulpar-Talgo, et elle prévoit d’accroître sa présence en Russie. Cependant, selon des sources diplomatiques, la crise économique qui affecte le pays depuis l’annexion de la Crimée en 2014 a réduit les marges de manœuvre du Gouvernement russe en raison des restrictions budgétaires.

Share This