Des mesures, par exemple la mise en place d’une voie unique sur certains tronçons, seront prochainement présentées aux élus des régions.

Pour faire des économies sur l’exploitation et l’entretien des petites lignes, la SNCF a mis au point une série de mesures d’économies qu’elle compte proposer prochainement aux élus. « On a établi – et on est en train de le finaliser actuellement – ce qu’on appelle un kit méthodologique pour la desserte fine des territoires« , explique le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet.

Il s’agit avant tout selon lui d’ »une méthode d’approche, de discussion partenariale avec les régions », qui s’appuiera sur « un catalogue » d’une cinquantaine de mesures. Les élus pourront piocher. Certaines de ses mesures sont destinées à faire baisser les coûts de la rénovation, comme l’utilisation de grave-bitume (un mélange de bitume et de granulats) au lieu du ballast. Cet enrobé est beaucoup moins cher à entretenir mais « ne passe pas partout », relève-t-il. « Il faut agir au cas par cas ! »

Système de navettes

Côté exploitation, Patrick Jeantet propose que certaines lignes peu fréquentées, actuellement à double voie, soient mises à voie unique. « Au lieu de rénover deux voies, on n’en rénove qu’une, et sur une petite ligne, il n’y a pas de problème », affirme-t-il. On pourrait aussi y faire circuler des navettes, avec un seul train faisant des allers-retours. « Dans ce cas-là, vous n’avez plus besoin de signalisation ! »

Sans aller forcément jusque-là, il songe aussi à « des systèmes de signalisation numérique allégés », qui permettraient de s’affranchir de la présence le long de la ligne de personnels « totalement sous-utilisés ».

Les régions trancheront

Il faudra « discuter ligne par ligne » avec les régions « pour essayer de faire baisser les coûts », souligne Patrick Jeantet, alors que des voix s’élèvent pour que la rénovation et/ou l’entretien de certaines lignes soient confiés à des partenaires privés réputés moins onéreux. « Nous sommes ici pour faire des propositions, mais la décision ne nous revient pas« , ajoute-t-il. C’est en effet aux régions, en partenariat avec l’État, de décider des rénovations à faire sur les petites lignes, SNCF Réseau apportant in fine 8,5% de la somme nécessaire.

Le sort des 9 000 km de petites lignes n’était pas directement concerné par la réforme ferroviaire adoptée au printemps, mais elles ont accaparé une bonne partie des débats. Souvent en mauvais état, elles représentent le tiers du réseau national mais seulement 2% du trafic.