Le tunnel routier du Somport aura bientôt 25 ans

Sep 27, 2024 | Presse espagnole, Relations transfrontalières, Routier

DIARIO DEL ALTO ARAGON

Rafael López Guarga

26/9/2024

Le 17 janvier 2003 était mis en service en fanfare le tunnel routier du Somport. Etaient enfin prises en compte les aspirations des habitants des vallées de part et d’autre de la frontière et des défenseurs bien connus de cette liaison : Jean Lassalle, Guy Labrux, Aurelio Biarge, Ignacio Martín Retortillo, Fermín Molina, Luis Cariñena, Jean Pierre Forgerit,… le tunnel était le modèle sur lequel se développeraient les axes de communication des deux pays pour former une alternative aux passages existants aux extrémités de la Péninsule, totalement saturés comme chacun sait. Il s’agissait donc de constituer un troisième passage des Pyrénées Centrales pour consolider les communications de l’Espagne, du Portugal et de l’Afrique du Nord avec le centre de l’Europe. Pas seulement une aspiration de l’Aragón comme il avait été envisagé au début, mais une véritable  nouvelle voie de communication stratégique de l’Espagne, pour le secteur du transport, principalement de marchandises, mais aussi comme on le voit aujourd’hui à la suite de la guerre d’Ukraine, pour les besoins de la défense nationale.

Malheureusement, au fil des ans, le passage du Somport n’a pas pu être consolidé, et il n’assure qu’un trafic moyen de 385 camions/jour, environ 1,6 Mt, probablement pour deux raisons principales, la non-rénovation de la route côté français, et les probables “pressions” des régions limitrophes.

En ce moment nous vivons un fait, qui parait ponctuel, mais qui s’est déjà produit  lors de tempêtes de moindre importance, la fermeture de la RN134 côté français. Touchons du bois, mais à chaque fois que se produisent des incidents de ce genre, il nous revient en mémoire celui de L´Estanguet en 1970. Les dégâts sont réellement importants mais ce n’est pas pour autant qu’une solution provisoire n’est pas possible à court terme. Par exemple le glissement de terrains qui s’est produit il y a quelques années au col de Monrepós, qui a pris plusieurs mois à réparer, mais pour lequel une solution provisoire a été mise en place en une semaine pour tous véhicules et dans les meilleures conditions de sécurité ; mais bien sûr il a fallu recourir à tous les moyens humains et mécaniques dès le premier jour. Ce qui s’est passé à Urdos ne peut constituer une exception.

Nous avons vu que les dégâts n’ont pas affecté seulement la route, mais également des installations électriques, réseaux d’eau et autres,… cela montre l’état d’abandon de ce territoire perdu et d’accès difficile au centre des Pyrénées qui ne contient que quelques centaines d’habitants. Pourquoi est-il si compliqué de rétablir la route ? Une autoroute n‘est pas nécessaire, ni même une route conventionnelle à large plateforme. Il suffirait d’une largeur de 8,00 m et un tracé en plan d’un rayon de 250 m pour permettre à deux camions de se croiser en sécurité.

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Pour la construction du tunnel du Somport, un accord a été conclu entre l’Espagne et la France fin 1988, sans aucun document préparatoire, et le chantier a pu être lancé en 1992.

Par conséquent je m’interroge : ne pourrait-on rédiger une Convention ou constituer une Société, et monter un cadre de gestion pour travailler conjointement sur la section Canfranc- Bedous (ou similaire)? Les gouvernements des deux pays pourraient y prendre part, ainsi que la Communauté Autonome et la Région Aquitaine, convenir d’un financement par toutes les parties –en tenant compte que l’Espagne et l’Aragón sont les plus intéressées-, et établir un plan à 5 ans pour matérialiser les travaux et la mise en service. Nous ne parviendrions pas à temps pour célébrer les 25 ans du tunnel, mais nous pourrions en approcher. Et cela indépendamment de la connexion ferroviaire, qui doit être un mode complémentaire, et qui pourrait également entrer dans la Convention.

Travaillons ensemble, institutions et partenaires sociaux, mais laissons de côté la démagogie et mettons-nous au travail.

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En tout cas la fermeture prolongée de la RN 134 n’est pas admissible. L’avenir de l’Espagne, de l’Aragón et des Pyrénées Centrales est en jeu.

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