Le train prend le pas sur l’avion avec plus de 75% de part de marché sur les principaux axes

Août 1, 2023 | Ferroviaire, Presse espagnole

EL PAIS / CINCO DIAS

JAVIER FERNÁNDEZ MAGARIÑO

Madrid – 31 JUIL 2023

Uno de los trenes de Ouigo en el eje Madrid-Barcelona.

La croissance graduelle du TGV face au transport aérien s’est renforcée en Espagne en 2022, selon les données recueillies par la CNMC. Sur le couloir emblématique Madrid-Barcelone, quatre passagers sur cinq choisissent le TGV (78,3%), et un seul le transport aérien. Le train fait face principalement au Pont Aérien qu’opère Iberia en collaboration avec Vueling.

La part modale du train face à l’avion atteint 89,9% entre Madrid et Valence, et est moindre entre Madrid et Séville, Málaga et Alicante, mais reste au-dessus de 75%. Il s’agit des routes aériennes qui pourraient se substituer au TGV si le veto de la France aux vols courts se généralisait en Europe. Le secteur aérien argumente que le recours aux interdictions n’est pas nécessaire, mais plutôt une meilleure intermodalité entre les deux modes de transport permettant de laisser l’avion au sol au profit des vols long courrier, essentiellement au départ de Madrid-Barajas, pour des voyageurs venant du TGV.

L’arrivée de nouveaux opérateurs de services ferroviaires à grande vitesse s’est traduite par une hausse de 76% du nombre de voyageurs l’an dernier, selon le rapport publié par la CNMC, qui fixe à 23,7 millions le nombre d’usagers. Adif prépare d’ores et déjà, en dialogue avec les opérateurs potentiels, l’ouverture de la seconde phase de la libéralisation.

Autre certitude qu’apporte le marché, la forte hausse du nombre de voyageurs là où se consolide la rivalité entre opérateurs, comme sur le couloir Madrid-Valence. La rivalité entre Renfe, Ouigo et Iryo a amené un doublement du trafic par rapport à 2021, à 2,9 millions (+110%).

L’offre de places en grande vitesse a explosé l’an dernier  sur Madrid-Valence et en el Madrid-Barcelone, à 78,7% et 63,9% respectivement, et sur les autres lignes importantes de 24% à 57%. La CNMC souligne le cas contre-exemple de Madrid-Séville, dont le trafic recule de 20 points par rapport à la situation d’avant la pandémie.

Dans des rapports antérieurs de la CNMC, il apparait qu’une plus forte concurrence se traduit par des baisses de prix  pour les voyageurs. Les opérateurs ont dû faire face à la hausse du prix de l’énergie électrique de  7% en 2020, et 15% en 2022.

L’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs  s’est produite en décembre 2019, sur Madrid-Barcelone, Madrid-Levant et Madrid-Sud, mais il a fallu attendre mai 2021 pour voir arriver Ouigo et novembre 2022 pour Iryo, d’abord sur Madrid-Barcelone, puis octobre et décembre de l’an dernier respectivement sur la ligne du Levant (Valence et Alicante).

Le mode ferroviaire a enregistré 440 millions de voyageurs, soit 36 % de plus qu’en 2021. Cependant les chiffres restent encore 14 points au-dessous de 2019. Le service de proximité reste le plus populaire, avec 85% du trafic total (—)

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Le transport de marchandises est resté stable, avec 10.527 millions de tonnes kilomètre nettes.

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Le rapport présente également l’évolution des droits d’accès aux infrastructures et des taxes ferroviaires, qui ont atteint 1.166 millions d’euros, en hausse de 21 % sur 2021. Les coûts de l’énergie de traction ont atteint 376 millions d’euros (en hausse de 90,5 % sur 2021 et de 126,9 % sur 2019), catapultés par la hausse des prix de l’énergie.

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Les investissements en infrastructures d’Adif ont été de 1.416 millions d’euros, en hausse de 31% sur 2021. ADIF Grande Vitesse prend la part du lion sur cette somme, avec  93,2% (94,3% en 2021), pour l’essentiel sur les nouvelles lignes.

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