La Información
IVÁN ALHAMBRA
10.02.2024
Le train continue de pulvériser des records en Espagne sur la grande vitesse. La libéralisation progressive des grandes lignes et l’intense bataille commerciale que mène Renfe avec ses concurrents Ouigo et Iryo a déclenché une avalanche d’usagers sans précédents l’année dernière. Les derniers chiffres du mois de décembre publiés ce vendredi par l’Institut National de la statistique (INE) montrent que 2023 a connu le plus fort volume de passagers transportés en TGV.
Si 2022 a été l’année du redressement après la pandémie, le dernier exercice a connu un ‘boom’ de la demande, et le volume de passagers a explosé avec une hausse de 35%, à 31,7 millions. Rien qu’en décembre, un des mois les plus chargés avec les ponts et la Noël, 2,8 millions de personnes ont utilisé ce moyen de transport, soit 26,5% de plus que le même mois de l’année précédente.
A mesure que la grande vitesse s’est répandue entre les villes espagnoles, les lignes aériennes péninsulaires ont perdu des passagers en faveur du train. Un transfert naturel qui s’est accéléré l’an dernier. Le nombre de passagers transportés en avion à l’intérieur de la péninsule a augmenté de 15% sur l’année précédente, retrouvant la ‘normale’ d’avant la pandémie. Cependant, l’impulsion a été insuffisante pour l’emporter sur le train, qui se rétablit à un rythme plus rapide, et élargit le fossé entre les deux plateformes au-dessus des 14 millions de voyageurs.
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La principale part de marché reste à Renfe sur toutes les lignes. Si nous additionnons ses marques AVE y AVLO, la compagnie publique a transporté 58% des passagers sur Madrid-Barcelone, 50% sur Madrid-Valence et entre 65% et 74% sur les autres lignes.
Sur la même période, Iryo a gagné plus de sept points sur les lignes d’Andalousie à 32% des passagers sur Madrid-Séville et 27% sur Madrid-Málaga et Madrid-Cordoue. Sur Madrid-Barcelone, la filiale de Trenitalia, Air Nostrum et Globalvia est à égalité avec Ouigo, à 22 et 20% de part de marché, respectivement. L’écart se creuse sur Madrid-Valence, où Iryo est à 28% contre 22% pour la française, au contraire de Madrid-Alicante où les trains de la firme française ont transporté 26% du trafic, à distance des 10% des « flèches rouges ».
Cette évolution préfigure la seconde phase de la libéralisation du transport ferroviaire à grande distance qu’Adif orchestre depuis un an, après le succès de la première. De son développement dépendent les plans d’expansion de Ouigo et de Iryo, qui ne font pas mystère de leur intention de s’introduire sur le Couloir Méditerranéen, la ligne que reliera la France à Algésiras le long de la côte, et à moyen terme, sur d’autres destinations comme la Galice.
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