El País
RAMÓN CASAMAYOR
Madrid 25 SEP 2016
En ces moments d’incertitude, il est réconfortant de constater qu’il y a en Espagne des activités qui sont à l’abri des soubresauts conjoncturels. Des secteurs industriels qui non seulement ont été en croissance soutenue en période de vaches grasses, sachant s’adapter aux circonstances plus ou moins défavorables, mais qui ont réussi une belle sortie de crise et ont retrouvé les niveaux d’avant celle-ci. Un des meilleurs exemples en est l’industrie espagnole des équipements et composants automobiles.
Au cours des journées de l’industrie automobile, Juan Laborda, professeur à l’Université Carlos III, signalait récemment que le tissu industriel espagnol se divise de plus en plus en deux groupes, celui des grandes entreprises de l’Ibex (équivalent CAC40, NdT), “très endettées et en baisse d’effectifs et d’investissements”, et celui des PME, particulièrement celles qui exportent, “qui représentent une grande part du poids de l’économie espagnole”.
—. Le secteur des composants comprend plus de 1.000 petites et moyennes entreprises réparties sur tout le territoire national, ainsi qu’un bouquet de fleurons peu commun qui sont de véritables multinationales espagnoles.
Un poker d’as: Gestamp, Grupo Antolín, Cie Automotive, Ficosa et Mondragón Automoción, qui sont toutes des entreprises familiales, sauf la dernière qui fait partie du groupe coopératif basque. Les cinq se sont financées par émission d’obligations, sauf Cie Automotive, qui est cotée en bourse. Toutes ont démarré sous le parapluie des grands fabricants internationaux installés en Espagne et ont reçu un coup de pouce lors de l’entrée de l’Espagne dans la Communauté Economique Européenne en 1986. Elles sont montées dans le train de ces multinationales pour s’implanter en Allemagne, en France et en Italie; puis elles ont fait le saut vers l’Asie et l’Amérique.
Elles ne se sont pas contentées du rôle d’accompagnateurs. “Nous devions atteindre une masse critique suffisante pour être leur interlocuteur. Nous ne pouvions pas rester des fournisseurs de commodities bon marché, et offrir des nouvelles technologies, développer des processus que les autres n’avaient pas, et nous avons investi en R&D. Le pas suivant a été de croître là où se trouvait le marché”. Ainsi s’exprime Francisco Riberas, conseiller délégué de Gestamp, la première entreprise du secteur, spécialisée dans les châssis et carrosseries, avec un CA de plus de 7 milliards d’euros l’an dernier, et qui emploie 33.000 personnes dans 20 pays avec 101 usines et 12 centres de R&D. Et elle prévoit de continuer à croître. “Les grandes tendances dans le secteur restent l’allègement du poids et la sécurité des véhicules. Gestamp est en bonne position pour profiter de ces dynamiques et augmenter notre valeur ajoutée pour répondre aux demandes des constructeurs”.
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Le Groupe Antolin, présent dans 26 pays —161 usines et 28.300 employés, CA de 3,5 milliards—, est le troisième fournisseur mondial d’intérieurs de l’automobile : plafonds, portes, sièges, tableaux de bord.
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Après le rachat de l’entreprise canadienne Magna, ses ventes sont en hausse de 95%.
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La compagnie basque Cie Automotive vient d’acquérir l’indienne BillForge, spécialiste de forgeage de précision à Bangalore, quatre mois après l’acquisition du Groupe Amaya Telleria spécialiste en injection d’aluminium pour la fabrication de châssis, transmissions et moteurs.
L’entreprise est présente dans 16 pays, avec 23.000 employés et un CA de 2,6 milliards.
La troisième place en termes de CA au plan national (75º au niveau mondial) revient à Mondragón Automoción, filiale du principal groupe coopératif mondial, la Corporación Mondragón, fondée au début des années cinquante par le prêtre José María Arizmendiarrieta. Cette division composants comprend plus d’une dizaine d’entreprises et est présente dans 25 pays en Europe, en Asie et en Amérique avec près de 60 usines. Elle emploie 10.850 personnes et a atteint un CA de 1,9 milliards en 2015.
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C’est un des secteurs industriels les plus exportateurs d’Espagne. Les composants représentent 75% de la valeur du véhicule.
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