HERALDO DE ARAGON
Rubén Darío Núñez
13/12/2024
La nomination de François Bayrou comme nouveau premier ministre français peut en faire le meilleur allié de l’Aragón pour relancer définitivement la réouverture de la ligne internationale Zaragoza-Canfranc-Pau. En tant que maire de Pau depuis 2014, il s’est toujours distingué par son soutien ferme à ce projet.
Son étroite amitié avec Emmanuel Macron peut être le meilleur atout pour convaincre une bonne fois pour toutes l’Elysée de relancer et activer le chantier d’un projet qui, pour l’heure, est en période de consultation publique. La dernière étude de la SNCF, (homologue de l’Adif espagnol), fixe à 2032 le rétablissement de la ligne, et évalue le coût des travaux sur les 85 km à 450 millions d’euros.
Pendant ce temps sur la partie espagnole, les travaux avancent beaucoup plus vite, et si les prévisions sont tenues, ils devraient s’achever en 2030. Un investissement de 200 millions d’euros permet de moderniser les 82 km entre Ayerbe et Canfranc. il ne restera plus qu’à mettre en place l’écartement européen depuis Huesca pour un coût de 237 millions et un délai d’exécution de 14 mois, ainsi que l’aménagement du tunnel du Somport -de 7 kilomètres de longueur– que lancera Adif en 2026, prenant à sa charge également la partie française pour tenter de réduire le délai.
Tout au long de sa carrière politique, Bayrou s’est prononcé en de nombreuses occasions en faveur de la réouverture du Canfranc. La dernière fois il y a un peu plus d’un an, lors de l’inauguration du Pôle multimodal et de la nouvelle gare de Pau, quand il a affirmé que cela se produirait plus vite que ce que l’on pense parce qu’il n’est pas viable que des centaines de camions passent en vallée d’Aspe ». Le Creloc, association homologue de Crefco, a également montré son espoir que son influence permette de débloquer ce projet.
Alain Rousset, président régional de la Nouvelle Aquitaine, entretient une relation d’amitié depuis longtemps avec François Bayrou, et il a déclaré dans une interview à HERALDO en 2017 que l’aujourd’hui nouveau premier ministre « a toujours été favorable à la réouverture ». Il s’est également déclaré convaincu qu’Emmanuel Macron appuierait le projet « pour des raisons écologiques, économiques et historiques », mais les avancées récentes en France ont été timides.