Periódico de Aragón
F. V. L.
05/05/2016
Le gouvernement d’Aragon va reprendre en main la gare internationale de Canfranc (Huesca) avec un projet qui prévoit de récupérer tous ses bâtiments pour en faire d’ici quatre ans un centre de d’animation touristique, tout en conservant sa fonction de gare ferroviaire. Ce plan représente un coût de 35,10 millions de euros incluant la construction d’une nouvelle gare et la modification du tracé des voies pour séparer la future zone résidentielle des équipements de la plateforme des voies, d’une surface de 196.000 m2.
Les bâtiments aujourd’hui désaffectés et à l’état d’abandon, qui occupent une surface de 133.190 m2, seront convertis en appartements, boutiques, locaux de restauration, de loisirs et hôtels. De vastes zones vertes sont prévues ainsi qu’une grande place publique, avec stationnements de véhicules et installations sportives.
L’ancienne gare sera dédiée à des usages tertiaires (services) ; les hangars et magasins de stockage accueilleront des logements (au maximum 130), un musée du chemin de fer et des équipements culturels relatifs au Chemin de Saint-Jacques et à l’Université d’été de Jaca.
« SANS MEGALOMANIE »
« C’est un plan sans mégalomanie, ni détournement de fonds publics », insiste le ministre régional de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et du Logement, José Luis Soro, qui présentait hier le plan en compagnie du directeur général de l’Urbanisme, Carmelo Bosque, et du maire de Canfranc, Fernando Sánchez, au siège du Gouvernement d’Aragón. « Nous ne cherchons pas à gagner de l’argent », insiste Soro, affirmant que le projet « n’a rien à voir avec les projets précédents sur la gare de Canfranc qui reposaient sur la spéculation immobilière ».
La fonction ferroviaire sera reportée un peu plus à l’ouest, au pied de la montagne, une opération que l’Administrateur d’Infrastructures Ferroviaires (ADIF), propriétaire à 95% de la plateforme ferroviaire, « ne veut pas dispendieuse », explique Carmelo Bosque.
L’objectif du gouvernement régional est de démarrer le projet en 2018, afin d’être prêts pour 2020, et l’entrée en service de la ligne entre Huesca et Pau. Soro est confiant dans la réouverture au trafic des trains du tronçon Oloron-Bedous à partir de juin prochain.
Cependant, il ne semble pas tenir compte que l’Aquitaine manque de ressources pour rouvrir la ligne jusqu’à la bouche nord du tunnel du Somport, que couterait plus de 300 millions d’euros.
Les chiffres montrent que le point faible du plan est son financement. Le directeur général de l’Urbanisme lui-même a fait remarquer qu’il y a un écart de huit millions d’euros entre les dépenses (35 millions) et les recettes prévus (27 millions).