Le Gouvernement Central annonce 72 millions pour le Canfranc entre 2018 et 2020

Déc 2, 2017 | Ferroviaire, Presse espagnole, Relations transfrontalières

HERALDO DE ARAGON

L. Zamborain – Jesús Morales

Canfranc/Madrid

02/12/2017

 

Javier Lambán y Alain Rousset, en el centro de la imagen, ayer tras la firma en Canfranc.

 

 

La localité de Canfranc a vécu un jour historique ce vendredi, et pas seulement pour avoir été le théâtre de la signature de l’accord de subvention européenne de 7,5 millions d’euros pour les études définitives de réouverture de la ligne internationale (fermée depuis 1970), mais aussi parce que le gouvernement espagnol s’est engagé à soutenir financièrement la réhabilitation et la modernisation de la section Huesca-Canfranc. Cet engagement se matérialisera dans le budget de l’Etat, par un investissement pluriannuel de 72 millions d’euros qui se traduira au premier semestre 2018 par un contrat de rédaction des projets techniques.

Le ministre de Fomento, Íñigo de la Serna, a ratifié ce vendredi « l’engagement pris par le Gouvernement de Mariano Rajoy de reconditionner toute la partie du tracé entre Huesca et Canfranc ». De la Serna, dans une intervention après le Conseil des Ministres, a annoncé le lancement d’un appel d’offres pour les travaux au premier trimestre prochain ; il souhaite que « les travaux démarrent en 2018 ».

Cela a été également confirmé par le président de l’Aragón, Javier Lambán, après s’être entretenu avec le ministre de Fomento et le président d’ADIF. Ces projets techniques « ne devraient pas être très compliqués à réaliser puisque ce sont des actualisations de projets déjà existants », a affirmé Lambán. Le programme pluriannuel de 72 millions annoncé couvre les années 2018, 2019 et 2020, et « il n’est donc pas trop risqué de dire que la restauration complète de la section Huesca-Canfranc n’ira pas beaucoup au-delà de 2020 ».

Le Ministère prévoit de réaliser avant la fin de l’année quatre projets d’amélioration de la ligne et son adaptation au trafic international -trois de rénovation de voie et un d’installations de sécurité et de communications et des passages à niveau, en application des prévisions du budget de l’Etat pour la période 2017-2020.

Les études subventionnées par l’Union Européenne devraient se terminer fin 2020,  afin que le chantier puisse démarrer en vue de la réouverture du passage de Canfranc, selon l’accord signé hier par les présidents d’Aragón, Javier Lambán,  d’Aquitaine, Alain Rousset, et Herald Ruijters, directeur du Transport innovant et soutenable de la Commission Européenne. Le cout total des études se monte à 15 millions d’euros, financé à  50% par l’Europe.

Mais cette subvention pourrait ne pas être la seule que reçoive ce projet transfrontalier, qui permettra de rétablir la communication ferroviaire internationale entre l’Espagne et la France. Herald Ruijters  a qualifié le projet de « solide et exceptionnel », et il a affirmé que si les études arrivent à bonne fin,  « c’est un projet que nous soutiendrons ». Ce soutien se produirait entre 2021 et 2027, car en Europe « nous travaillons sur des projets à 7 ans, et on commencera à présenter les propositions en mai 2018, et il faut y travailler ». Les demandes de financement de ces propositions doivent donc être préparées dès maintenant. Il a invité toutes les parties concernées à y participer. De son côté, Lambán a expliqué que « La décision de Bruxelles de soutenir notre projet a ouvert en grand la porte  pour la réouverture du Canfranc « . Mais il a ajouté que le plus important est que le montant tourne autour de 500 millions.

Le président de l’Aquitaine, Alain Rousset, a déclaré qu’il luttera jusqu’au bout « pour que cette réouverture se réalise ». Il a rappelé que les travaux de débroussaillage sont déjà réalisés à partir de Bedous, et que les grands travaux d’ingénierie effectués en leur temps, « restent valides ». Il a également ajouté que la relation entre l’Espagne et la France a un caractère touristique, économique et de patrimoine historique, « nous devons donc terminer ce que nous avons commencé entre Oloron et Bedous ». Le plus compliqué sera de rétablir le trafic entre Bedous et Canfranc, un tronçon de 33 kilomètres, dont les travaux devraient durer 3 ans. « Mais c’est moins que le temps nécessaire pour les études, et je vous demande d’accélérer ces études », a ajouté le président d’Aquitaine.

En conséquence, la date de réouverture de la ligne Pau-Canfranc-Saragosse est conditionnée par les travaux à réaliser sur la partie française de Bedous aux Forges d’Abel.

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