Le futur visage et les projets secrets de l’aéroport de Pau
Journal La République, le 17 septembre 2016
Par gérard cayron, publié le 17 septembre 2016.
Air’py, le groupement, qui en janvier prendra la main sur la gestion de Pau-Pyrénées, voudrait notamment inciter une compagnie aérienne à choisir comme base l’aéroport béarnais.
Seize millions d’euros d’investissements au cours des 12 prochaines années ! C’est, pour mémoire, l’engagement financier ferme, et substantiel, pris par le groupement Air’Py, appelé à gérer l’aéroport palois à compter du 1er janvier prochain.
Le montant n’a rien de neutre, surtout à l’échelle du 18e aéroport français qu’est Pau-Uzein. Mais le changement de dimension annoncé passera, aussi, par l’utilisation d’autres leviers. Selon une source interne chez Egis, membre du groupement Air’Py (lire le Zoom), « l’une des options retenues vise à inciter une compagnie aérienne à se baser à Pau ». « Cela permettrait d’assurer la pérennité des lignes », ajoute-t-on.
950 000
C’est, au moins en interne, l’objectif de trafic affiché par les responsables de Air’Py, au terme des 12 ans de délégation.
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950 000 passagers par an d’ici 2028, cela représenterait tout de même une hausse de 312 000 personnes par rapport à l’exercice 2015 (634 000 passagers).
Ambitions en terme de trafic passagers
Vu les ambitions affichées en terme de trafic passagers (voir ci-dessous), un tel projet ne semble pouvoir être mené qu’avec un opérateur low-cost, susceptible de faire rapidement gonfler la voilure de l’aéroport palois. Voilà aussi pourquoi, sitôt connu le résultat de l’élection en juillet dernier, Jean-Paul Brin, le président du syndicat mixte, n’hésitait pas à annoncer que « l’intervention financière de Egis sera lourde ».
Autre intérêt : la présence permanente d’un opérateur en Béarn signifierait également que « la maintenance de la flotte, son entretien s’effectueraient ici ». Idem pour le personnel navigant qui, de fait, « serait basé à Pau ». Des négociations allant dans ce sens « sont déjà en cours », assure-t-on chez Egis Airport, filiale rappelons-le de la puissante Caisse des dépôts et Consignations.
15 nouvelles lignes !
Par ailleurs, toujours selon les mêmes sources, les nouveaux gestionnaires chercheront à capter « de nouveaux flux de passagers ». Notamment « en provenance d’Europe du Nord », a-t-on appris, alors que la mise en place de dessertes vers des villes telles que Amsterdam ou Bruxelles sont aussi citées.
Si on s’en tient uniquement au prévisionnel ambitieux échafaudé par les nouveaux partenaires de la chambre de commerce, pas moins de « 23 destinations régulières (1) et 15 nouvelles lignes » seront proposées d’ici… 2018. C’est-à-dire dans deux ans seulement.
Y a plus qu’à…
(1) Un doublement de l’offre vers Marrakech – qui fonctionne plutôt bien (4 200 passagers à la fin août) – est aussi attendu ces prochains mois.
Groupement Air’Py : la CCI, majoritaire, s’appuiera sur deux gros bras armés
Pour mémoire, le 12 juillet dernier, les membres du syndicat SMAPP ont désigné, à la quasi-unanimité, le groupement Air’Py pour gérer l’aéroport de Pau au cours des 12 prochaines années. Ce choix s’est fait au détriment de Vinci et Lavalin, autres candidats.
Le trio élu se compose de la chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn, qui reste majoritaire à hauteur de 51 %, et du ticket Egis-Transdev représentés à hauteur de 24,5 % chacun. Ces opérateurs, tous deux filiales de la Caisse des dépôts et consignations (CdC) qui va ouvrir une représentation à Pau en novembre, sont de véritables poids lourds. Le tandem gère un total de 18 aéroports, en France et à l’étranger, pour 32 millions de personnes transportées en 2015