El País
ANTONIO MAQUEDA
Madrid 1er Août 2016
L’impression générale des automobilistes qu’il y a de plus en plus de nids de poule correspond à une réalité : la dépense dans les routes de l’ensemble des Administrations et des entreprises publiques a chuté autour de 0,4% du PIB, un niveau qu’on n’avait pas connu depuis 1986. En 2013 on était à 0,45% du PIB. Et 2014 et 2015 sont les plus mauvaises années de la série. Au point que Fomento refuse de publier les chiffres. Et la nouvelle réduction de 600 millions dans les dépenses du ministère annoncée en avril menace d’aggraver encore la situation.
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L’essentiel de cette coupe de 600 millions affectera probablement les routes, tout d’abord parce que le chemin de fer doit être sauvegardé pour ne pas perdre les fonds européens qui s’y attachent, et parce que le train comporte des enjeux politiques que l’on voudra préserver. Et puis les ajustements sur les routes sont plus rapides et plus efficaces que sur le ferroviaire.
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De toute évidence, les années de vaches grasses ont permis à l’Espagne une période de surinvestissement étourdissant, en partie grâce à une manne européenne qui finançait principalement les infrastructures. Mais une fois le réseau construit, il faut un minimum de dépense d’entretien que l’OCDE évalue à 2% du coût de l’infrastructure. De sorte que sur 50 ans on aura dépensé l’équivalent du coût initial. Mais cela permet d’éviter d’avoir à reconstruire les routes. A court terme, c’est un coût, mais c’est une économie à long terme, insistent les experts. Au contraire, le Gouvernement affirme que les besoins en infrastructures sont largement couverts. Et il préfère réduire l’investissement plutôt que les emplois publics ou les retraites parce que le sujet est évidemment moins sensible.