Le Département s’engage sur les échangeurs

Déc 16, 2016 | Presse française, Routier

Le Département s'engage sur les échangeursMax Brisson et Jean-Jacques Lasserre promettent un budget à la fois rigoureux et ambitieux.

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    25 % du coût de l’échangeur de Morlaàs, 20 millions d’euros, seront à la charge des collectivités locales.

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    Marie-Pierre Cabanne est nostalgique des contrats territoriaux de la mandature Labazée.

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    Max Brisson et Jean-Jacques Lasserre promettent un budget à la fois rigoureux et ambitieux.

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Par Eric Bély, publié le .

Le président du conseil départemental Jean-Jacques Lasserre est prêt à financer les échangeurs de Berlanne, La Virginie, et de Carresse. Mais pas à n’importe quel prix.

Une bonne et une moins bonne nouvelle. C’est ce qu’avait réservé aux élus béarnais le 19 septembre dernier le ministre landais des Transports Alain Vidalies. La bonne, c’est que les trois projets béarnais de diffuseurs sur l’A 64 avaient été sélectionnés dans le cadre du second plan de relance autoroutier. Celui de Berlanne (Morlaàs), celui de La Virginie (Orthez) et celui de Carresse-Cassaber. La moins bonne, c’est que les collectivités locales allaient devoir mettre la main à la poche.

Ainsi, depuis trois mois, la balle est dans le camp des collectivités locales, et donc du conseil départemental dans le but, d’ici début 2017, de parvenir à des protocoles d’accord afin d’engager, d’après les propos d’Alain Vidalies, « les premiers travaux à la fin de la même année 2017 ». Pour les projets béarnais, cela risque de prendre un peu plus de temps. Dans le meilleur des cas, ces ouvrages verront le jour en 2021 ou 2022.

6 000 000 L’augmentation en euros du coût de l’échangeur de Berlanne en 6 mois.

A voir car, pour l’heure, l’accord n’est pas encore trouvé. « Nous sommes en phase de négociations » a précisé hier Jean-Jacques Lasserre, le président du conseil départemental à l’occasion de la session plénière qui se tenait à Pau au Parlement de Navarre. Néanmoins, il a voulu envoyer un signal fort et positif : « Nous avons décidé d’être volontaristes sur ces dossiers ». En gros, le Département accepte de s’engager, et donc de participer financièrement, sur les trois projets.

Un coût total de 20 millions d’euros pour Berlanne

Mais le Bidachot sait négocier le bout de gras. On l’a vu récemment dans sa gestion du financement de la déviation Gabarn-Gurmençon autour d’Oloron. D’abord, il note que le coût des projets a tendance à enfler de façon spectaculaire ces derniers temps. « En 6 mois, on a eu des augmentations de 30 à 40 %, proteste-t-il. L’échangeur de Berlanne est passé de 14 à près de 20 millions d’euros ». Celui de La Virginie grimpe de 9 à 12 millions d’euros, et celui de Carresse-Cassaber atteint les 16 millions d’euros.

Donc, le Département participera oui. Mais pas à n’importe quel prix. L’échangeur de Berlanne est inscrit dans le contrat de concession consenti par l’Etat avec les ASF (Autouroutes du Sud de la France, groupe Vinci). Sa réalisation est donc une obligation. Elle correspond également à des impératifs économiques pour desservir les zones de Berlanne, d’Europa II à Pau ou même d’Aéropolis à Bordes. Pour autant, l’étude de faisabilité n’est toujours pas engagée.

Pour Berlanne, les collectivités locales seraient sollicitées à hauteur de 25 % du montant global du projet. Soit « entre 4 à 5 millions d’euros » précise Jean-Jacques Lasserre qui n’a pas voulu s’avancer sur la participation précise du Département…

Pour l’échangeur de la Virginie, le sénateur compte sur 50 % de crédits de l’État. Pour l’autre moitié, les coûts se partageront entre la communauté de communes Lacq-Orthez, la ville d’Orthez et le Département. ASF vient de rendre l’étude sur ce projet qui permettrait aux poids lourds de ne pas transiter par le centre-ville d’Orthez.

Quant à Carresse-Cassaber, le Département des Pyrénées-Atlantiques veut mettre moins d’argent que le Département des Landes qui est demandeur afin de desservir les communes de Sorde l’Abbaye et Peyrehorade. Ce projet est le plus avancé. Et les carriers, notamment Cernex, sont prêts à participer. En revanche, pour la bretelle de Bidache, dont le coût est estimé à 6,5 millions d’euros, Jean-Jacques Lasserre a dit « niet », dans les conditions actuelles. « Ce prix est totalement excessif » a-t-il expliqué avec la mine, même s’il est bien prêt à verser des millions, de celui à qui on ne la fait pas.

 

L’aide aux communes revue

L’exécutif départemental a souhaité revoir son système d’aides aux communes et aux territoires. En se recentrant sur l’essentiel.

La mandature Labazée restera marquée par les contrats territoriaux passés avec les communautés de communes. Un plan pluriannuel de 200 millions d’euros, dont le Département s’acquitte encore aujourd’hui (46 millions d’euros en 2016).

Dans le cadre de son « nouveau modèle départemental », le président Lasserre a souhaité tout remettre à plat. D’un côté désormais, il y aura le maintien du patrimoine des communes (espaces publics, voirie, bâtiments…) : 12 millions d’euros y seront consacrés en 2017. De l’autre côté, le Département encourage des « projets de développement de territoire ». Sur la base d’appels à projets. 12,6 millions seront mobilisés dans ce secteur qui comprend aussi les efforts effectués sur le numérique.

La gauche a dénoncé « un recul en terme de concertation avec les territoires ». Le premier vice-président Max Brisson a pointé du doigt « le saupoudrage » effectué par la mandature précédente : « 3 500 projets, dont 59 bâtiments scolaires, 108 salles multi-activités, 91 églises, 33 cimetières… Je ne vois pas en quoi refaire le tour d’un cimetière peut faire effet de levier économique ! ».

Pas convaincue, la socialiste Marie-Pierre Cabanne a même salué le travail accompli à l’époque avec le centriste Bernard Dupont. Répartie de Jean-Jacques Lasserre : « Je vous conseille d’arrêter vos louanges à la candidature de Bernard Dupont aux législatives, cela pourrait vous être reproché par vos amis ! ».

112 millions d’euros d’investissement en 2017

C’était le jour des orientations budgétaires ce jeudi au parlement de Navarre à Pau. Alors, on n’a pas échappé au refrain d’un budget contraint par la baisse des dotations de l’Etat. Avec, notamment, une dotation globale de fonctionnement en baisse de 12 millions d’euros. Pour autant, le Département affiche un niveau d’investissement de 112 millions d’euros.

Les priorités vont à l’aménagement, aux déplacements et aux bâtiments départementaux (58 millions), aux aides aux territoires (24,7 millions), aux solidarités humaines (15,5 millions), à l’attractivité territoriale (6,1 millions), et au numérique (1,9 million)…

Marie-Pierre Cabanne, pour la gauche départementale, a dénoncé un discours ambivalent, à la fois « ambitieux » et « expliquant en même temps qu’on ne peut plus faire grand-chose ». Avant d’attaquer sur des recettes qui auraient été « volontairement sous estimées » en 2016, à hauteur « de 34 millions d’euros » : « Vous avez noirci le tableau pour mieux justifier certaines coupes sombres ».

La majorité a évoqué en réponse « une logique prudentielle ».

 Journal La République du 16 décembre 2016

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